Argentine III, Paraguay, Chili II et Bolivie I

Brésil
Amérique du Sud : 08/11/11 - 21/11/12
Bolivie
Argentine
Paraguay
Chili
Bolivie
du 26/05/2011 au 10/07/2012

Trajet

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Chili 1 et 2, Paraguay, Argentine 1, 2 et 3 et Bolivie 1
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Argentine 3, Paraguay, Chili 2 et Bolivie 1

Récit

Argentine
De Foz do Iguaçu au Brésil à Puerto Iguazu en Argentine, il n'y a qu'un pas, ou plutôt qu'un pont à traverser sur le Rio Iguaçu et bien sûr, quelques formalités douanières. Ayant fait le plein de marchandises au Brésil et voyant que les douaniers contrôlent minutieusement les véhicules qui entrent en Argentine, nous sommes un peu inquiets que ceux-ci trouvent nos victuailles. Mais heureusement, nous avons droit à un traitement de faveur; personne ne nous fouille. A la place, nous avons droit à un agréable "maravilloso viaje!" (faites un merveilleux voyage) de la part de la douanière. Que c'est bon d'être bien accueillis dans un pays!

Après avoir vu les chutes d'Iguazu au Brésil et avant d'aller les revoir côté argentin, nous devons patienter une journée car il pleut. Nous trouvons un sympathique endroit dans Puerto Iguazu, le long d'une promenade aménagée, au bord du Rio Parana. Nous sommes sur le point symbolique des 3 frontières entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay. La municipalité de Puerto Iguazu ayant eu la bonne idée de créer une zone wifi libre d'accès à cet endroit, nous en profitons pour surfer et mettre à jour notre site web. Nous ne sommes pas les seuls à avoir trouvé l'endroit car ce soir, nous dormons près de 3 camping-cars italiens et 2 camping-cars argentins.
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les 3 frontières : Brésil, Argentine et Paraguay (Puerto Iguazu)
En ce moment, dans la région, c'est un jour "pluie", un jour "soleil" et aujourd'hui, nous nous réveillons avec le soleil. Sans plus attendre, nous partons pour le parc national d'Iguazu, situé à 20 km de la ville.
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chutes d'Iguazu - la Garganta del Diablo
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chutes d'Iguazu
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Comme tous les parcs nationaux argentins que nous avons pu voir, celui d'Iguazu est très bien aménagé. Un réseau de sentiers et passerelles permet d'apercevoir les chutes sur plusieurs kilomètres avec, en plus compris dans le prix de l'entrée, une traversée en barque sur l'île San Martin et un transport en petit train jusqu'à la "Garganta del Diablo", la Gorge du Diable, cascade rugissante et clou du spectacle qu'il est bien de réserver pour la fin. La vue sur les chutes côté argentin et côté brésilien est assez différente, elle est plus dispersée en Argentine et plus panoramique au Brésil. D'autre part, en Argentine, on est souvent face ou au-dessus des chutes tandis qu'au Brésil on peut être au pied, ce qui est assez impressionnant. Il reste que les 2 côtés sont très spectaculaires.
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De retour à Puerto Iguazu, nous retrouvons notre bivouac au bord du fleuve. Ce soir, nous ne sommes plus que 2 camping-cars, un argentin et nous. Nous faisons connaissance avec nos 2 sympathiques voisins avec qui nous passons la matinée du lendemain à papoter. On discute si longtemps que, lorsque nous nous décidons à partir, il est déjà tard. Nous ne pouvons donc aller bien loin et nous nous arrêtons à Eldorado, ville assez importante qui possède un très joli parc, le parc Schwelm, le long du Rio Parana. C'est là que nous passons la nuit et la journée du lendemain, enfermés dans le camping-car à regarder tomber la pluie.
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sur les routes de la province de Misiones : fruits, légumes et Maté
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En entrant en Argentine par Puerto Iguazu, nous sommes entrés dans la province de Misiones dont le nom vient des missions jésuites guarani installées entre l'Argentine, le Paraguay et le Brésil. Aux XVII et XVIII èmes siècles, les Jésuites ont construit, avec les Indiens Guarani, 30 villages appelés "réductions" dont il reste aujourd'hui quelques ruines. Parmi ces ruines, 7 sites sont classés au patrimoine mondial par l'Unesco dont 4 en Argentine, 2 au Paraguay et 1 au Brésil. Sur notre route, se trouve tout d'abord San Ignacio, la réduction la mieux conservée d'Argentine. Le site donne une bonne image de l'organisation du village; sont encore visibles, une partie des bâtiments habités par les Indiens ainsi que l'église et son cloître. Les 2 sites suivants, Loreto et Santa Ana, ne sont pas très éloignés de San Ignacio. Le billet d'entrée à l'un des sites donnant accès aux autres, cela nous encourage à aller les voir. Mais il ne reste pas grand-chose sur ces 2 sites. Leur principal atout est qu'ils se trouvent au milieu de forêts qui leur donnent une plus grande dimension. C'est d'ailleurs à Santa Ana que nous restons pour la nuit, devant l'entrée du parc, au milieu des bois.
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mission jésuite de San Ignacio
Mais au-delà de ces vestiges, l'intérêt de visiter ces sites est de découvrir l'histoire extraordinaire des missions jésuites guarani. Dans le but d'évangéliser les Indiens Guarani mais aussi de les protéger contre les "bandeirantes", des chasseurs d'esclaves, les Jésuites ont, à partir de 1609, imaginé une société nouvelle où les Indiens n'étaient pas considérés comme des sauvages mais comme des citoyens. Ils ont, tout en les convertissant au catholicisme, respecté et développé la culture guarani. Pendant plus de 150 ans, les communautés se sont développées jusqu'à compter plus de 140'000 personnes. Grâce à la culture et au commerce du Maté, les réductions sont devenues puissantes. Armées, elles ont pu s'opposer aux envahisseurs qui les attaquaient. Mais cette force qui les protégeait les a condamnés. La couronne espagnole, voyant d'un mauvais œil cet état dans l'état, a expulsé les Jésuites d'Amérique du Sud, comme l'avaient fait auparavant les Brésiliens et les Français. Les réductions ont alors été gouvernées par des instances civiles mais les Guarani les ont peu à peu quittées. Entre 1816 et 1819, les guerres entre l'Argentine, le Paraguay et le Brésil ont eu pour conséquence leur destruction presque totale.

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Paraguay
Après la visite des réductions argentines et après être allés faire renouveler notre assurance véhicule à Posadas, nous traversons la frontière paraguayenne, entre Posadas et Encarnacion, pour nous rendre aux missions de Trinidad, Jesus et San Cosme y Damian. C'est l'occasion de découvrir un autre pays. Le passage de la frontière est simple mais un peu long à cause des nombreux Argentins qui se rendent à Encarnacion pour y acheter des marchandises détaxées.
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département d'Itapua




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Si la province argentine de Misiones nous a semblé peu développée, que dire du département frontalier paraguayen d'Itapua? Difficile de trouver plus rural. Par contre, nous pensions y voir une population indigène plus importante mais, comme en Argentine, cheveux blonds et yeux bleus sont monnaie courante. Avec les maisons bleu et jaune et les vieilles voitures, la région nous fait un peu penser à l'Ukraine.
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mission jésuite de Trinidad
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mission jésuite de Jesus
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Jesus vous parle sur 90.1


Quant aux missions jésuites guarani, elles sont, elles, assez bien restaurées. On y retrouve la même architecture que dans les autres missions. Celle de San Cosme est un peu différente de celles de Trinidad et Jesus car les toitures de l'église et du cloître ont été reconstruites. A cause de son éloignement des carrières de pierre, celle-ci possède plus d'éléments en bois que les autres. De nombreuses pièces en bois sculptées d'origine sont d'ailleurs encore visibles.

Les 2 missions de Trinidad et Jesus ne sont pas très éloignées l'une de l'autre. Là aussi, l'entrée à une des ruines donne accès aux autres. Dans le même après-midi, nous visitons les 2. Ayant compris que les ruines de Jesus seraient illuminées dans la soirée, nous demandons la permission de rester sur place pour la nuit mais nous avions dû mal comprendre car aucune lumière ne s'éclaire finalement. Ce sont, en réalité, celles de Trinidad qui disposent d'un son et lumière et non pas celles de Jesus.
Le lendemain, nous sommes à San Cosme y San Damian. Sur place, nous faisons la connaissance de Michel et Bernadette, 2 voyageurs en camping-car 4X4 qui parcourent le continent américain depuis 2 ans. On échange quelques informations. Puisqu'ils ont fait à peu près tout ce qu'on n'a pas encore fait, on écoute attentivement tout ce qu'ils nous disent et notamment leurs conseils pour aller dans le Sud Lipez, en Bolivie, depuis le Chili. Jusqu'à présent, nous pensions que le Sud Lipez était impossible à faire avec notre camping-car, alors pourquoi pas? S'il ne fait pas trop froid...
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mission jésuite de San Cosme y San Damian
Après nous être quittés, nous assistons à une mini-conférence sur la mission de San Cosme et sur un des pères jésuites, le père Suarez, astronome vivant dans la mission au XVIIIème siècle puis nous visitons, en compagnie d'un guide, l'église de San Cosme.

Le passage au Paraguay est assez bref car nous sommes attendus, ce dimanche, en Argentine, par Carola et Guido, les parents de mon ancienne collègue et amie, Guadalupe.

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Argentine

Carola et Guido sont d'origine suisse, mais sont, tous deux, nés en Argentine. Ils habitent Candelaria, tout près de Posadas, depuis leur mariage. Nous découvrons, cachée au milieu d'un immense verger, leur demeure construite par le grand-père de Guido. C'est une maison chargée d'histoire, tout comme l'est la vie de cette famille suisse arrivée, en Argentine, il y a plusieurs générations déjà et qui, comme les autres immigrants européens ont construit un pays, une histoire. Une histoire que nous racontent Guido et son fils Jeronimo, qui nous a rejoints, avec sa petite famille, pour déjeuner. L'histoire de la région de Misiones, ce sont, bien sûr, celle des missions jésuites guarani mais c'est également celle de la culture du maté. Le maté que l'on consomme dans tout le pays est essentiellement cultivé dans cette région du nord-est de l'Argentine. Jeronimo s'occupe d'ailleurs, comme son père et comme ses aïeux avant lui, d'une coopérative de maté. Et pour nous, Misiones, ce sera le souvenir d'une belle rencontre avec des personnes chaleureuses, alors merci à Carola et Guido de nous avoir accueillis chez vous et merci à Guadalupe d'avoir permis cette rencontre.
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chez Guido et Carola (Candelaria)
Comme souvent en Argentine, se pose maintenant la question de la route à prendre. En effet, les routes ne sont pas toujours asphaltées et tous les chemins ne sont pas praticables en camping-car. Nous sommes souvent obligés de faire de grands détours pour nous rendre quelque part et quand je parle de grands détours, ce sont plusieurs centaines de kilomètres. Cette fois, il s'agit de se rendre au parc provincial Esteros del Ibera situé au sud de Posadas. Il existe 2 routes, celle du nord, la plus directe et celle du sud passant par Mercedes, la plus accessible mais aussi la plus longue. Des voyageurs nous avaient déjà mis en garde sur la route nord mais, ce dimanche, Jeronimo a été catégorique, si nous voulons éviter les ennuis, nous devons faire le détour par Mercedes. Nous suivons donc son conseil mais que la route est longue... presque 600 km! Nous les faisons dans la journée. De Posadas à Mercedes la route est asphaltée et en bon état. Après Mercedes, il reste encore 130 km. Les 30 premiers sont eux aussi asphaltés, les 60 suivants ont été préparés pour l'être et sont roulants et les derniers 40 km, dans le parc, sont "ripio" et nous obligent à rouler doucement. Ces derniers kilomètres sont pourtant les plus beaux; la nuit est en train de tomber et les animaux sont en train de sortir. Nous sommes entourés de centaines de capibaras, de cerfs, de nandous, d'oiseaux de toutes sortes. On croise même un renard. C'est tellement chouette que, pour un peu, on resterait sur la route pour la nuit mais il y a peu d'endroit où s'arrêter. Nous continuons donc jusqu'au village de Colonia Carlos Pellegrini qui se trouve au centre du parc. Au milieu de la lagune, nous regardons le soleil se coucher et la pleine lune se lever.
Demain, nous partons à la chasse aux crocodiles car ça, on n'en a pas vu traverser la route!
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capibaras (de Mercedes à Esteros del Ibera)
Au réveil, le froid nous surprend. Le thermomètre est en dessous de 0°C. L'hiver s'annonce. Heureusement, le temps est clair et le soleil (ainsi qu'un peu de chauffage quand même) nous réchauffe.
laguna Ibera
Le parc Esteros del Ibera est un véritable parc zoologique. C'est incroyable comme il est facile d'y apercevoir des animaux et même de les approcher. Les lagunes d'Ibera formant l'une des plus vastes réserves d'eau pure de la planète, elles sont un véritable paradis pour les animaux. Une excursion de 2 heures en bateau sur la laguna Ibera nous fait découvrir une partie de cette faune mais aussi la flore très spécifique qui forme les îles flottantes. Les sentiers aménagés permettent également d'apercevoir caïmans, cerfs, capibaras et de nombreux oiseaux. Ce qui manque à notre tableau de chasse, c'est le singe hurleur. Il parait qu'il y en a une douzaine près du Centre des Visiteurs mais nous, nous n'en avons ni vu ni entendu.
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nombreux oiseaux de la réserve provinciale Esteros del Ibera
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capibara, boa constrictor et renard (Esteros del Ibera)
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cerfs et nandous (Esteros del Ibera)
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caïmans (Esteros del Ibera)
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Les jours suivants, nous les passons sur la route. Nous voulons rejoindre maintenant la région de Salta, située à l'ouest du pays, pas très loin des frontières bolivienne et chilienne. De Mercedes à Salta, il y a 1100 km que nous parcourons en 4 jours mais il n'y a pas grand-chose à faire le long de cette route. A la sortie de Mercedes, nous faisons une petite halte sur la tombe du Gauchito Gil, un "Robin des Bois" élevé au rang de saint par les habitants de la région. Ceux-ci ont, tout le long de la route, construit des autels pour le vénérer et lui demander de protéger leur famille, leur voiture… Alors nous aussi, Gauchito Gil, nous t'adressons notre prière : "protege mi auto". Elle en aura sûrement besoin.


En remontant la route 16, nous faisons un détour jusqu'au parc national Copo, accessible par un mauvais chemin de terre de 23 km partant 12 km au nord du village de Pampa de los Guanacos. Nous pensons y trouver autant d'animaux qu'au parc Ibera mais les tatous, tapirs et autres pumas doivent être tranquillement tapis dans leur tanière car nous ne voyons rien. La nature, par ce froid, semble totalement endormie. Il n'y a pas un bruit, rien, la nuit comme le jour.


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charrettes en bois (Chaco)
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fours à charbon (Chaco)
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cavaliers en habit traditionnel (Joaquin V. Gonzalez)
Les autres soirs, nous nous arrêtons dans des villages, cela est un peu plus distrayant qu'une étape en bord de route… d'autant que ces villages, le long de la route 16, cachent bien leur jeu. Où l'on croit trouver 2 ou 3 maisons, ce sont, en réalité, des villages très vivants avec commerces, cafés et même discothèques. Ces villages se ressemblent tous un peu; seule l'artère principale est asphaltée alors que le reste des rues est en terre; on y trouve de grandes places qui font notre bonheur pour bivouaquer. En dehors de ces villages, il n'y a pas grand-chose. La population, surtout dans le Chaco, semble y mener une existence plutôt misérable, habitant des maisons de fortune et se déplaçant en charrette dont les roues sont en bois. On remarque aussi que cette population pauvre est le plus souvent indigène, guarani dans le nord-est du pays et andine quand on se rapproche du Chili ou de la Bolivie. Il n'y a évidemment pas que de pauvres gens qui habitent ces régions du nord et l'on devine quelques grandes exploitations agricoles et d'élevage de bovins.
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Basilique (Salta)
Après 4 jours passés sur des routes presque désertes, nous arrivons à Salta, Salta "La Belle", surprenante ville d'1/2 millions d'habitants, soignée et riche. Quel contraste! Contraste encore plus flagrant lorsque nous arrivons dans le quartier de San Lorenzo où la population aisée habite de somptueuses villas. Nous n'aurions pas dû aller à San Lorenzo mais, ayant décidé, pour une fois, d'aller au camping, et le camping de Salta étant en réfection, c'est ici que les employés de l'Office du Tourisme nous ont conseillé d'aller. Ce n'est pas vraiment un camping, plutôt un complexe sportif avec piscine et terrains de tennis dont les installations sont un peu sommaires mais où les employés sont très sympathiques. 
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Cabildo (Salta)
Nous pouvons nous y reposer 2 jours puisqu'en quelques heures, nous avons rempli nos missions qui étaient : faire remplir nos bouteilles de gaz, faire laver le linge et visiter le centre-ville. Quoi que pour le gaz, il devrait y avoir une suite car nous venons de nous rendre compte que, contrairement à ce qu'on nous avait dit, notre bouteille a été remplie avec du gaz butane et non pas avec du propane, gaz indispensable pour affronter le froid de l'Altiplano. Pour l'instant pas de propane à l'usine de remplissage, il faudra revenir la semaine prochaine. Cela nous laisse le temps de faire une petite boucle au sud de Salta, jusqu'à Cafayate en passant par la Cuesta del Obispo et les Valles Calchaquies et en revenant par la Quebrada de la Conchas (ou Quebrada de Cafayate).
 
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route sinueuse et col à 3400 mètres (Cuesta del Obispo)
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Quelle route magnifique que celle qui passe par la Cuesta del Obispo entre El Carril et Cachi! Une route sinueuse, en grande partie asphaltée, qui monte jusqu'à 3400 m d'altitude à travers les montagnes que l'on croirait recouvertes de velours. A cause de l'aridité, aucun arbre ne pousse ici, seulement des "cardones", des cactus géants. Des "cardones", il y en a des milliers et même peut-être des millions dans le parc national Los Cardones que nous découvrons une fois le col passé. C'est tellement magique que nous décidons de passer la nuit dans ce parc.
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sur les chemins du parc national Los Cardones
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Le lendemain, nous prenons un chemin menant, à travers le parc, au village de Molinos. Nous roulons quelques kilomètres puis nous nous garons afin de partir marcher et découvrir les multiples couleurs des montagnes qui bordent le parc. Suivant le lit des rivières asséchées, nous grimpons et redescendons les mille et une crevasses formées par l'eau ruisselante des rivières. Une promenade superbe!

Nous passons la nuit suivante dans le parc avant de rejoindre le petit village de Cachi, village typique des Andes où la population est presque à 100% indienne. Les femmes portent le "sombrero" traditionnel, un chapeau plat. Mais attention, pas question de les prendre en photo! Les alentours du village étant beaucoup plus beaux que le village lui-même, nous préférons continuer notre route après quelques heures passées sur place.
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ruelle de Cachi
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église de Cachi
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écolières (Cachi)
Nous avons longtemps hésité à prendre la route 40 pour rejoindre Cafayate depuis Cachi mais, des habitants de la région que nous avons pris en stop il y a 2 jours, nous ont affirmé que cette route, bien que non asphaltée, était faisable par tout type de véhicule, en hiver. Les employés de l'Office du Tourisme de Salta nous avait dit le contraire... Donc on bouche toutes les entrées où peut s'engouffrer la poussière dans le véhicule et on se lance. Et c'est vrai, qu'elle est tout à fait faisable cette route en roulant avec précaution. Nous traversons les Valles Calchaquies où quelques paysans ramassent les oignons ou font sécher leur récolte de piments doux. On s'arrête pour y goûter. Un jeune garçon nous demande de lui prêter notre appareil photo et c'est lui qui fait les clichés. Peut-être une vocation? Mais ils sont bien pauvres ces paysans des Valles Calchaquies. Comme nous le dit le père de famille, la vie, ici, est une vie de labeur.
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la Ruta 40 de Cachi à Molinos (Valles Calchaquies)
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récolte de piments dans les Valles Calchaquies
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jeune paysan et apprenti photographe (Valles Calchaquies)
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église de Molinos



A mesure que nous descendons, les villages deviennent un peu plus prospères (sans exagération quand même!) comme l'est celui de Molinos dont les maisons en adobe (à base de briques crues recouvertes de terre) ont été restaurées et forment une sorte de musée à ciel ouvert. Mais un musée sans visiteurs... Le village semble complètement endormi et finalement, c'est tant mieux puisque nous nous apprêtons à y dormir.
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maisons en adobe (Molinos)
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les Valles Calchaquies
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A partir de Molinos, débute la "route des vins". La région de Cafayate est la 2ème région viticole d'Argentine. Outre les vins rouges qu'elle produit comme le Cabernet Sauvignon ou le Malbec, elle est surtout réputée pour son vin blanc, le Torrontés. Ici, comme à Mendoza, le climat est particulièrement sec et convient parfaitement aux vignes. C'est vrai qu'il est sec le temps, tellement sec que tout est poussière autour de nous. Mais enfin, après 130 km de "ripio" et de poussière, nous arrivons enfin à San Carlos et nous retrouvons une route bitumée. Il y a des petits bonheurs qui ne se décrivent pas...
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Enfin de l'asphalte sur la Ruta 40 ! (San Carlos)
Nous terminons la journée à Cafayate. Ce soir parrillada (BBQ) dans un des nombreux restaurants de cette ville touristique et nuit sur la place du village. D'habitude, on évite les centres-villes le week-end mais, aujourd'hui, après plusieurs jours passés dans des endroits reculés, on a envie de voir un peu de monde. On n'est pas déçus! Que voulez-vous, les Argentins vivent le soir... D'ailleurs, le mode de vie à l'Argentine est quelque chose auquel on a dû mal à s'adapter, pas seulement le soir mais plutôt quand il s'agit de la pause de midi, pause qui dure, en général, de 13 à 17h00. C'est généralement le moment où nous avons le plus besoin que les magasins soient ouverts, après avoir roulé le matin et avant qu'il ne fasse nuit et qu'on trouve un bivouac.
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la route des vins (Cafayate et les Valles Calchaquies)
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Une nuit à Cafayate suffit pour que nous ayons de nouveau envie de nous retrouver en pleine nature, alors nous commençons notre remontée vers Salta après être allés goûter aux vins de la cave Vasija Secreta. A propos du fameux Torrontés, Jean trouve qu'il ressemble à un vin du Jura. Pas sûr que ce soit un compliment de sa part.
la Punilla (Quebrada de Cafayate)
Pendant une cinquantaine de kilomètres, la route menant à Salta, traverse une gorge, la Quebrada de la Conchas, dont les superbes roches vont du gris au rouge en passant par une large palette de couleurs. Nous choisissons de nous arrêter au kilomètre 17, à "La Punilla".De là, il faut descendre de la voiture et s'enfoncer dans le canyon pour apprécier au mieux l'endroit. C'est une très belle balade au cours de laquelle nous apercevons des condors volant au-dessus de nous.
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Quebrada de Cafayate
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Nous restons sur place pour la nuit avant de reprendre la route. Le reste des gorges s'apprécie aussi bien en roulant ou depuis les nombreux points-de-vue. La route est belle et roulante. En fin d'après-midi, nous sommes tout proches de Salta...
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La Chasse au Trésor


... proches de Salta et prêts à aller faire remplir nos bouteilles de gaz de propane... mais aujourd'hui, contrairement à ce qu'on nous avait promis lors de notre premier passage à l'usine de remplissage, il n'y a pas de propane, ni de butane d'ailleurs. Seuls les revendeurs sont approvisionnés. Les Argentins, qui ont l'habitude de ces pénuries, ne semblent pas plus surpris que ça par la situation mais nous, nous nous sentons sans ressource. Heureusement, sur place, un revendeur, qui dispose de propane dans ces ateliers, accepte de nous remplir nos bouteilles de gaz et de nous vendre une bouteille supplémentaire. Ouf, nous voilà sauvés! Ce qu'on ne savait pas c'est que, pour la 2ème fois en Argentine, nous allions être victimes d'un escroc. Je préfère taire le montant que nous avons payé car ça me fait mal de l'écrire. Comme la première fois au garage Ford de Buenos Aires, on a beau argumenter, rien n'y fait; le vendeur n'en démord pas, il faut payer. Vu le prix, nous préférons lui laisser la bouteille qu'il voulait nous vendre en plus. C'est dommage car, apparemment les bouteilles argentines peuvent être remplies dans presque toute l'Amérique alors que cela n'est pas sûr pour les nôtres.
Après notre petite mésaventure, nous quittons Salta en prenant la route 9 qui mène à Jujuy. Cette petite route, en parfait état quoi qu'un peu étroite, traverse une épaisse forêt; cela est bien étrange dans une région si aride. Comme il va faire bientôt nuit, nous nous arrêtons dans un petit village près de cette route, à La Caldera.

Lorsque nous poursuivons cette route, le lendemain, nous sommes émerveillés par le paysage et nous n'avons pas fini d'être surpris car, tout au long de la journée, la route traversant la Cordillère des Andes est sublime. Après Jujuy, nous traversons la Quebrada de Humahuaca, classée au patrimoine mondial par l'Unesco, puis nous nous retrouvons au pied du Mont des 7 couleurs, dans le village de Purmamarca, pittoresque et touristique. Nous nous y arrêtons pour faire une petite balade de 3 km dans la montagne puis nous retrouvons le village où se tient un joli marché d'artisanat local.
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Mont des 7 couleurs
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marché artisanale de Purmamarca
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Purmamarca se trouve à 2192 m d'altitude mais aujourd'hui, nous montons beaucoup plus haut, à 4170 m, dans la Cuesta de Lipan. Notre camping-car atteint son premier "4000". Quelle montée! Sinueuse et interminable. Dans l'ensemble, le véhicule se comporte bien; on déplore le déclenchement de l'alarme moteur presque habituelle mais heureusement aucun autre symptôme de défaillance ni de faiblesse.
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1er "4000 mètres" pour notre camping-car (Cuesta de Lipan)
Après le passage du col, nous redescendons à 3350 m d'altitude. Le paysage change et nous sommes maintenant sur un vaste plateau occupé, en partie, par les Salinas Grandes, un ancien lac asséché devenu une plaine saline de 525 km2.
 
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Salinas Grandes
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lama (de Purmamarca à Susques)
Mais le vent froid et violent nous empêche de nous arrêter où l'on voudrait. Il nous faut trouver un endroit où nous serons à l'abri. Ce sera à Susques, dernier village avant la frontière avec le Chili. Nous sommes à 3600 m d'altitude.
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frontière entre l'Argentine et le Chili au Paso de Jama 4320 m
Au matin, il fait moins froid que prévu, seulement -2°C à l'extérieur et 11°C dedans car le chauffage a tourné en permanence cette nuit. Nous voilà donc en forme pour affronter le Paso de Jama, le col marquant la frontière avec le Chili.

Depuis 3600 m, la route monte, sans fortes pentes, jusqu'au col à 4320 m. On traverse encore de hauts plateaux, dont celui du Salar de Olaroz puis on atteint le poste de douane qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière. En début d'après-midi, nous sommes au Paso et nous entrons au Chili. Pour l'instant, nous pouvons dire que notre camping-car passe l'altitude sans problème et nous sans le mal des montagnes; à peine ressentons-nous un léger essoufflement. Nous voilà donc un peu plus sereins pour affronter, ces prochaines semaines, les hauts plateaux du Chili et de la Bolivie.

Après cette belle montée, il ne nous reste plus qu'à redescendre jusqu'au village de San Pedro de Atacama et fêter l'anniversaire de Jean.

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Chili
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de Susques (AR) à San Pedro de Atacama (CL)
Surprise ! Alors que nous pension redescendre, voilà que nous continuons de monter. Nous sommes maintenant à 4825 m d'altitude. Nous roulons à l'altitude du Mont Blanc. L'autre surprise est de trouver de la neige sur la route. Nous apprendrons, en arrivant à la douane, que le col est resté fermé une grande partie de la journée à cause des intempéries ; nous comprenons maintenant pourquoi nous sommes seuls sur cette route.
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Salar de Quisquiro
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neige à 4800 m d'altitude (Paso de Jama - San Pedro de Atacama)
Après une soixantaine de kilomètres à plus de 4500 m d'altitude, nous arrivons au Paso Portezuelo del Cajon, la bifurcation avec la Bolivie. Nous nous engageons sur le chemin mais la neige nous inquiète. Ne connaissant pas les prévisions météorologiques de ces prochains jours, nous préférons faire demi-tour et reprendre la route en direction du Chili.
vigogne (Paso de Jama - San Pedro de Atacama)
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San Pedro de Atacama




L'arrivée à San Pedro de Atacama est un peu décevante ; difficile d'apprécier ce village poussiéreux après en avoir pris plein les yeux pendant 2 jours !
Nous y dormons, sur la place du marché, le premier soir après avoir fêté l'anniversaire de Jean dans un des petits restaurants touristiques à l'atmosphère glaciale mais à l'ambiance très chaleureuse.
San Pedro de Atacama, à 2440 m d'altitude, est au centre d'une région désertique d'altitude avec, au sud, le désert d'Atacama, vaste saline asséchée parsemée de petits lacs et dominée par les hauts sommets de la Cordillère des Andes.
Laguna Piedra (Salar d'Atacama)
Dès le lendemain de notre arrivée au Chili, nous partons découvrir quelques-unes de ces " lagunas "où nous espérons bien voir des flamands roses puisque nous entrons dans la Réserve Nationale " Los Flamencos ". La route de terre qui mène aux Lagunas Cejar et Piedra est plutôt mauvaise. Décidemment, les Chiliens n'ont pas l'intention de faire beaucoup d'efforts pour rendre confortable la visite de leurs parcs nationaux (on se rappelle, comme d'un mauvais souvenir, les pistes du parc national de Torres del Paine en Patagonie). Mais que l'endroit est beau ! Nous profitons, seuls, de ce lieu pendant presque toute la journée. Jean ose un petit bain dans les eaux ultra salées et presque chaude de la laguna Piedra. En fin d'après-midi, les minibus débarquent les touristes venus admirer le coucher de soleil mais à la nuit tombée, de nouveau seuls, dans ce paysage lunaire, nous découvrons alors la sensation un peu irréelle d'être comme sur une autre planète.
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Laguna Piedra (Salar d'Atacama)
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bébé flamand (Laguna Cejar - Salar d'Atacama)
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Ojo del Salar (Salar d'Atacama)
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Laguna Tebenquiche (Salar d'Atacama)
Sur ces 2 lacs ainsi que sur le lac de Tebenquiche où nous nous rendons le jour suivant, il y a peu de flamands roses mais, par contre, à la laguna Chaxa, le surlendemain, nous pouvons en voir des centaines. Mais ils sont bien protégés ces flamands ! On ne peut les apercevoir que de loin car les sentiers autorisés sont éloignés des lieux où ils sont le plus nombreux. Heureusement que quelques-uns ont le courage de s'approcher un peu de nous, sinon nous resterions sur notre faim. Ce sont ici des flamands du Chili, des Andes ainsi que des flamands de James ayant quitté les lacs situés à plus de 4000 m pour l'hiver.
flamands roses sur la Laguna Chaxa (Salar d'Atacama)
Voilà maintenant 3 jours que nous bivouaquons dans le Salar d'Atacama. Si les journées y sont très ensoleillées, les nuits sont très froides avec des températures en dessous de 0°C. Suivant les températures, le soir, nous mettons en marche ou pas le chauffage pendant la nuit. Nous laissons descendre la température du camping-car à 10/12°C dans la nuit et le matin, nous attendons que le soleil nous réchauffe. Ce matin, à la laguna Chaxa, mauvaise surprise : la nuit a été froide et la chaudière qui était à l'arrêt, a, en se vidangeant, vidé notre réservoir d'eau. Donc ce matin, nous n'avons plus d'eau. Comment trouver de l'eau dans un désert ? Ce sont les " carabinieros " (gendarmes) du village voisin, Toconao, qui nous sauvent en nous offrant de remplir nos réservoirs chez eux. Toconao est une oasis au milieu du désert. Au creux de la gorge de Jere coule un ruisseau qui permet aux habitants du village de faire pousser arbres fruitiers, légumes et fleurs. En plus, l'eau de ce ruisseau, un peu " sucrée ", est excellente.
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on fait le plein d'eau chez les Carabinieros (Toconao)
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en route vers les lacs d'altitude Miscanti et Miniques
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église de Socaire
Après ce contretemps, nous revenons sur nos pas et prenons la direction des Lagunas Miscanti et Miniques, petits lacs situés à 4300 m d'altitude sur la route du Paso Sico, autre col frontière entre le Chili et l'Argentine. Notre trajet initialement prévu était de quitter l'Argentine par le Paso Sico et d'y revenir par le Paso de Jama. Mais, ayant des informations contradictoires sur l'état de la route passant par le Paso Sico, nous avons préféré jouer la prudence et faire l'aller et le retour par le Paso de Jama. A partir du village de Socaire, la route se transforme en une piste de terre, une piste large et en bon état. Lorsque nous arrivons à l'embranchement de la route pour les lacs, le Paso Sico n'est plus qu'à 80 km et il semble bien que la montée soit derrière nous. Il est donc fort probable que, même en hiver, le Paso Sico soit accessible avec un camping-car. Une dernière inconnue tout de même : comment sont les routes du côté argentin ? Ça nous ne le saurons pas puisqu'il est maintenant trop tard pour changer d'itinéraire.
Lagunas Miscanti et Miniques
Quant aux Lagunas Miscanti et Miniques, elles sont désertées par les flamands de James et par les autres. Elles nous offrent néanmoins de superbes paysages. Dommage encore une fois que les sentiers balisés soient aussi restreints. On aurait préféré pouvoir en profiter un peu plus. On n'a pas tous les jours l'occasion de randonner à 4000 m d'altitude !
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1ère leçon de sand-board (Vallée de la Mort)
Le soir même, nous sommes de retour à San Pedro de Atacama. Cette fois, nous ne restons pas en centre-ville mais nous installons à 7 km environ, dans la Cordillera de la Sal. Chaque soir, 3 jours durant, nous admirons le coucher du soleil sur la Vallée de la Lune. Le jour, nous nous baladons et nous nous essayons au sand-board sur les dunes de la Vallée de la Mort. Heureusement, rien de mortel dans cette activité ; le sable amorti les chutes. C'est juste un peu fatiguant car ici, pas de remonte-pentes, seulement nos jambes pour retenter une descente.
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Cordillera de la Sal et Vallée de la Lune
Avant de quitter San Pedro de Atacama, nous nous renseignons sur la météo de ces prochains jours. Pas de neige à l'horizon alors, c'est décidé, avant de retourner en Argentine, nous allons faire un petit tour en Bolivie, dans le Sud Lipez.
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Paso Portezuelo del Cajon : direction la Bolivie!
Mais avant d'envisager de rentrer en Bolivie, nous devons grimper jusqu'au Paso Portezuelo del Cajon. La route monte fort, sans virages ; nous devons monter plus de 2000 m de dénivelé sur 25 km environ. Autant dire qu'il faut ménager le camping-car avant d'atteindre 4600 m d'altitude. Il a, comme nous, le souffle un peu court, en altitude, mais il monte bien. Sa consommation vient de passer de 9.5 litres/100km à 20. Mais ça y est, on est enfin en haut !

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Bolivie


Aller-retour dans le Sud Lipez depuis la frontière sud de Hito Cajon
Détail de cette boucle dans la rubrique Infos pratiques Bolivie.

On s'engage sur la piste encore un peu enneigée qui mène à la frontière bolivienne de Hito Cajon. Après quelques centaines de mètres, il n'y a plus de neige et la piste en terre devient large et roulante. Nous voilà rassurés. Quelques kilomètres après la frontière, nous arrivons dans la Réserve Nationale de Fauna Andina " Eduardo Avaroa ". Pour cette première entrée en Bolivie, nous resterons dans les limites de ce parc en remontant jusqu'à la Laguna Colorada.
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frontière bolivienne de Hito Cajon
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avant de traverser le gué en camping-car... (Laguna Verde)
Dès notre entrée dans le parc, nous en prenons plein la vue. Après avoir traversé un petit gué (que Jean avait pris la précaution de traverser à pied avant) nous nous arrêtons pour pique-niquer au bord des Lagunas Blanca et Verde, situées au pied du volcan Licancabur.
Laguna Verde et volcan Licancabur
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sur les pistes du Sud Lipez
 
Nous dépassons ensuite une zone quasi désertique " El Desierto de Salvador Dali ". Qui a inspiré qui ? C'est vrai que l'endroit ressemble aux tableaux surréalistes du peintre. Il n'y manque que les moustaches !
Le désert de Salvador Dali
Après une cinquantaine de kilomètres de piste, nous arrivons près du Salar de Chalviri et des Thermes de Polques. Nous nous arrêtons tout près d'ici, au bord de la Laguna Salada. A peine posés, nous voyons venir vers nous Hervé et Edith, des Français que nous avions croisés l'après-midi même à la Laguna Verde. Ils sont en panne avec leur voiture de location. Alors qu'Hervé et Jean sont penchés sous le capot du véhicule, un guide bolivien emmenant des touristes s'arrête pour les aider mais, malgré toute sa bonne volonté, la réparation est impossible. Comme il est tard et qu'il n'y a rien pour se loger dans les environs, nous proposons à Hervé et Edith de rester avec nous. Nous prenons alors conscience du danger de cette traversée, seuls, dans le Sud Lipez. Nous sommes, ici, dans des conditions extrêmes. A presque 5000 m d'altitude, nous pouvons à tout moment souffrir du mal des montagnes, souffrir du froid, tomber en panne sans pouvoir se faire dépanner. Ici, les pistes ne sont évidemment pas en bon état et il y a peu de gens qui passent. Il n'y a aucun réseau téléphonique et le seul moyen de communiquer est de se rendre dans un des bureaux du parc, souvent à plusieurs dizaines de kilomètres, pour faire un appel radio…
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les naufragés de la route (Sud Lipez)
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Hervé et Edith, invités d'une nuit (Laguna Salada)
Le lendemain, Hervé et Edith nous quittent. Un Bolivien les emmène à Uyuni, à bord de son 4X4. De là, ils prendront contact avec leur loueur et pourront reprendre leur voyage. De notre côté, nous continuons notre visite du parc en nous arrêtant aux geysers de Sol de Manana. A 4884 m d'altitude, des fumées sulfureuses et nauséabondes sortent de terre dans un vacarme tonitruant.
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geysers de Sol de Manana
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5034 m d'altitude : peut-être le stade de foot le plus haut du monde
Avant d'arriver à la Laguna Colorada, nous devons nous rendre à la douane d'Apacheta situé en retrait de la route, à 5020 m d'altitude. Encore un record ! Ne faisant qu'un aller-retour en Bolivie, nous n'avions pas l'intention de passer par la douane mais, à la frontière, on avait insisté pour que nous y allions alors, par peur de devoir y retourner au moment de passer la frontière nous préférons y passer maintenant. Ce qui est amusant, c'est que nous devrons y repasser en revenant demain matin pour enregistrer la sortie du pays. Nos visites ont au moins le mérite de distraire un peu le douanier bolivien.
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5020 m d'altitude : peut-être la douane la plus haute du monde
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flamands roses sur la Laguna Colorada
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renard (Sud Lipez)



Alors que nous découvrons, du haut de la route, la Laguna Colorada, nous apercevons également des milliers de flamands roses. Peu importe l'altitude et le froid, ils sont là et ici au moins, nous pouvons les approcher. C'est un spectacle magnifique dans un cadre exceptionnel. Ce lac rouge est unique.
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vigognes (Sud Lipez)
Laguna Colorada
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camping-car gelé - record de froid : - 22°C (Laguna Colorada)





Nous passons la nuit au bord du lac. Au matin, tout est gelé. Les flamands se sont éloignés. Ils attendent que le soleil réchauffe les rives du lac comme nous, nous attendons 10h00 pour que notre véhicule atteigne une température lui permettant de démarrer. La nuit a été froide, très froide, -22°C.
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record de chaud : + 35°C (thermes de Polques)
Nous sommes arrivés au but de notre tour dans le Sud Lipez ; nous refaisons maintenant le chemin à l'envers : la douane, les geysers, les Thermes de Polques où nous nous baignons dans une piscine dont la température de l'eau se situe entre 30 et 35°C, puis la Laguna Verde qui nous réserve une nuit encore très froide, à -21°C.
Cette fois encore, au réveil, le camping-car ne veut pas qu'on le bouscule et nous devons attendre 10H00 pour partir et passer la frontière.
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Les 2 frontières : Paso Portezuelo del Cajon et Paso de Jama

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Argentine
route du Paso de Jama
Après avoir quitté la Bolivie, nous sommes de nouveau au Chili. Il nous reste 2 cols à plus de 4800 m à franchir avant de repasser la frontière argentine au Paso de Jama.
La route jusqu'à San Salvador de Jujuy est longue mais toujours aussi belle. On se dit que même si nous n'avions pas pu faire le Sud Lipez, nous n'aurions pas regretté ce petit aller-retour. Cette route est sans doute une des plus belles du monde.

Si nous redescendons jusqu'à San Salvador de Jujuy, c'est parce que c'est la dernière ville où nous pouvons trouver un garage Ford avant longtemps et que nous devons faire faire la vidange du camping-car. Après la mésaventure survenue à Buenos Aires, nous appréhendons cette visite mais aujourd'hui, tout se passe pour le mieux ; accueil, compétence, prix, tout est parfait. Ouf ! En 2 heures, tout est réglé et nous pouvons passer au reste des corvées : trouver une laverie et un coiffeur pour chacun de nous. Nos recherches nous permettent de flâner dans le centre-ville qui rappelle un peu celui de Salta en plus dynamique. Aujourd'hui, il fait 22°C ; fini le froid bolivien, on se croirait au printemps.
Au printemps ? Pas vraiment. Lorsque nous nous réveillons le lendemain matin, l'hiver se rappelle à notre bon souvenir. Il fait 5°C et la bruine rend la ville triste. 
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San Salvador de Jujuy
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Termas de Reyes







Pour fuir la grisaille, nous reprenons de l'altitude. Aux Thermes de Reyes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Jujuy, nous profitons non seulement du soleil mais aussi de la piscine chauffée grâce aux sources chaudes. Jean profite de cet endroit tranquille pour contrôler le véhicule et faire un peu de ménage dans la soute qui, une fois de plus, est remplie de la poussière des pistes que nous avons empruntées ces dernières semaines.





Puis nous continuons de remonter vers la frontière bolivienne en suivant la Quebrada de Humahuaca, magnifique gorge aux multiples couleurs. En route, nous faisons une pause à Tilcara, village le plus touristique de la Quebrada. Nous y visitons les vestiges de la Pucara, village antique des Tilcaras, les premiers habitants de la région, des bergers et cultivateurs. Contrairement à la plupart des maisons actuelles qui sont en pisé, les maisons de la Pucara ont été construites en pierre. Les charpentes sont, quant à elles, faites de cactus. Un bois léger qui sert aussi à faire de multiples articles usuels et artisanaux.
Un musée archéologique, très intéressant, situé sur la place du village, présente les objets trouvés lors de fouilles dans les différents endroits de la région du nord-ouest argentin ainsi que certains venant de Bolivie et du Pérou.
Entre ces 2 visites, nous montons jusqu'à la Garganta del Diablo, une cascade nichée dans une gorge au-dessus du village. Si vous y allez et si vous voulez voir cette chute, ne faites pas comme nous, n'oubliez pas votre porte-monnaie car les derniers mètres sont payants!
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Pucara de Tilcara
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Un peu plus loin, nous arrivons à Humahuaca, un village très pittoresque et très vivant, peut-être un peu moins touristique que Tilcara. Il n'en demeure pas moins que l'on y trouve, comme dans tous les villages de la Quebrada, beaucoup de petites boutiques d'artisanat destinés aux touristes. Sacs tissés, couvertures, lainages... Jean se laisserait bien tenter par un bonnet typique de la région des Andes mais le "Made in China" le fait reculer. Que voulez-vous, même ici, la mondialisation progresse. Certainement pas pour le bien de tous!
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Humahuaca
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en route vers un but jamais atteint : le Mirador del Hornocal (Humahuaca)

Ce matin, nous décidons de relever un défi : partir à vélo de Humahuaca, à 2936 m d'altitude, et rejoindre le Mirador del Hornocal à 4340 m d'altitude. Cela risque d'être dur car la route de 25 km qui y mène est une piste en terre et cailloux très cassante. En plus, il y a l'altitude; les efforts ne sont pas ressentis de la même façon à 3 ou 4000 m d'altitude qu'au bord de la mer. Après 2 km, pour corser l'affaire, nous nous trompons de route. Lorsque nous nous apercevons de notre erreur, nous avons déjà fait 4 km de montée. Il faut maintenant redescendre et remonter par la bonne route. C'est dur! On parvient, non sans mal à presque 3900 m d'altitude, mais il en reste encore plus de 400 à monter. Le soleil a disparu et il commence à faire froid. Il nous reste encore 5 km à faire pour voir le panorama mais nous n'y arriverons pas. On n'en peut plus! La mort dans l'âme, nous redescendons. La prochaine fois, nous devrons être un peu plus modestes ou un peu mieux entraînés. Rendez-vous pour le prochain défi!
9 juillet : Fête de l'Indépendance Argentine (Humahuaca)
La journée du lendemain est beaucoup plus reposante pour nous. Nous assistons, à Humahuaca, aux festivités célébrant l'indépendance de l'Argentine acquise le 9 juillet 1816. Le village est en effervescence.
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El Espinazo del Diablo (Tres Cruces)
Garés dans le centre du village, nous devons attendre la fin des défilés pour partir. En fin d'après-midi, nous arrivons à la frontière bolivienne, dans la ville de La Quiaca. Nous dormons dans un petit village proche, Yavi, puis le lendemain, nous passons la frontière. A la douane, nous assistons aux allers et venues, sous l'oeil bienveillant des douaniers, des femmes boliviennes qui transportent, sur leur dos, toutes sortes de marchandises achetées en Argentine.
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contrebandières boliviennes (frontière La Quiaca - Villazon)
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Coups de coeur

La route de Salta (Argentine) à San Pedro de Atacama (Chili) par le Paso de Jama
Le Salar de Atacama (Chili)
Le Sud Lipez bolivien
la faune de la réserve Esteros del Ibera dans le nord-est argentin
Le parc national Los Cardones près de Salta (Argentine)
Les vins argentins et chiliens très bons et peu couteux



Feuille de route


Dates, nombre de kilomètres parcourus et étapes (description, coordonnées GPS, commodités)

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AR-Puerto Iguazu
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AR-Eldorado
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AR-Mision Santa Ana
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PY-Mision Jesus de Tavarangue
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PY-Mision San Cosme
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AR-Posadas
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AR-Esteros del Ibera
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AR-Riachuelo
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AR-Parc National Copo
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AR-Taca Pozo
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AR-Rio Piedras
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AR-Salta - San Lorenzo
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AR-PN Los Cardones - R33 - 3000 m
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AR-PN Los Cardones - R42
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AR-Molinos - R40
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AR-Cafayate
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AR-Quebrada de Cafayate
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AR-Coronel Moldes
Embalse Cabra Corral
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AR-La Caldera
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AR-Susques 3615 m
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CL-San Pedro de Atacama
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CL-Lagunar Cejar
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CL-Laguna Tebenquiche
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CL-Salar d'Atacama-Laguna Chaxa
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CL-Cuevas de Chulacao
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BOL-Laguna Salada - 4410 m
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BOL-Laguna Colorada - 4278 m
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BOL-Laguna Verde - 4400 m
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AR-Volcan
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AR-San Salvador de Jujuy
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AR-Termas de Reyes
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AR-Humahuaca
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AR-Yavi - 3442 m



Infos pratiques

Argentine :

voir Argentine II ou cliquer Infos pratiques Argentine

Chili :

voir Chili I ou cliquer Infos pratiques Chili

Bolivie :

voir Bolivie II ou cliquer Infos pratiques Bolivie

Paraguay:
Dates du 31/05/2012 au 03/06/2012
Décalage horaire + 4 h / France en hiver; + 5 h / France en été
Monnaie le guarani
change 1 € = 5'000 guaranis
Faire du change à la frontière car seul le guarani est utilisé en dehors des magasins duty free d'Encarnacion
Coût de la vie moyen
Langue espagnol
Climat juin : temps sec, frais et ensoleillé
Douane : entrée AR/Posadas - Encarnacion
nous : présenter les passeports au guichet en suivant la file des voitures; Une autorisation de 90 jours est automatiquement délivrée.
camping-car : enregistrement du véhicule par les douanes sur présentation de la carte grise du véhicule et du passeport du conducteur; une autorisation de 15 jours nous a été délivrée.
Douane : sortie Encarnacion - AR/Posadas
nous : présenter les passeports au guichet en suivant la file des voitures pour valider la sortie
camping-car : aux douanes, rendre l'autorisation délivrée à l'entrée.
Assurance camping-car Assurance prise en Argentine valable pour le Paraguay
Nombre de km 275
Nombres de jours - nuits 2
Nombre de nuits camping aucune
Eau à l'entrée du site de la Mision de Jesus
Routes et autoroutes routes en bon état et quelquefois payantes; quelques pistes. 
Guide Lonely Planet "Argentine" en français - paragraphe Missions Jésuites Guarani au Paraguay 
Carte routière Cartes GPS Garmin téléchargées sur http://garmin.na1400.info/routable.php (cliquer sur GPS pour les détails)
Brésil
Argentine III, Paraguay et Chili II
Bolivie