Zimbabwé

29.07.2018 / 28.08.2018

Nous avions quitté le fleuve Zambèze en Namibie et nous le retrouvons maintenant au Zimbabwé. Ce n'est plus un fleuve tranquille mais une gigantesque cascade vrombissante qui se jette dans de profondes failles sur une largeur de 1.7 km et qui forme les célèbres Chutes Victoria.
  
Victoria Falls

Les Chutes Victoria peuvent être vues depuis la ville de Livingstone en Zambie ou depuis celle de Victoria Falls où nous sommes aujourd'hui. A Victoria Falls, nous nous sommes installés dans un camping en ville, près des chutes. De là, on entend le grondement et l'on aperçoit la vapeur qui monte des cascades.
  
Victoria Falls

Victoria Falls

Victoria Falls

Nous visitons le parc national des chutes Victoria le lendemain de notre arrivée en milieu de journée. Le débit, en cette période (juillet), n'est pas à son maximum mais presque et c'est très impressionnant. Nous mettons plus de 2 heures pour longer les chutes qui nous arrosent en fin de parcours, malgré nos capes de pluie. Nous sortons ensuite du parc et traversons le pont frontière qui sépare la Zambie du Zimbabwé et enjambe le Zambèze ("bridge pass" obtenu sur demande à la douane zimbabwéenne); de là, nous pouvons voir les Horseshoe Falls.
  
Vue sur le fleuve Zambèze depuis The Lookout Cafe - Victoria Falls

On nous avait prévenus de ne pas entrer au Zimbabwé avant la fin de l'élection présidentielle et voilà que nous sommes en plein dedans ! Les Zimbabwéens ont voté ce lundi 30 juillet et les résultats seront annoncés le 4 août prochain (nous pensions que les élections avaient eu lieu le 18 juillet). Après 38 années au pouvoir, le président Robert Mugabe s'est fait "remercier" par Edison Mnangagwa qui se présente maintenant devant les électeurs. L'élection risque de ne pas être sereine et pourrait entraîner des violences. Heureusement, nous sommes loin de Harare, la capitale; nous partons pour la petite ville minière de Hwange. Nous y passerons la nuit près d'une maison paroissiale pour aller, ensuite, visiter le Hwange national park situé à quelques dizaines de kilomètres.

30 juillet 2018, élection présidentielle

Nous quittons la ville de Hwange dès le lever du jour pour rejoindre le Hwange national park; nous avons 40 km de pistes à faire avant de rejoindre la porte d'entrée de Sinamatella au nord du parc et nous ne savons pas dans quel état est la route. Il s'avère que celle-ci, utilisée par les employés des mines de charbon que nous traversons, est relativement bonne. Nous avons dû mal à nous imaginer, lorsque nous traversons cette zone enfumée par les mines que nous nous dirigeons vers un parc national.
Pourtant, quel parc ! La faune du parc est incroyable, plus sauvage et plus farouche que dans les autres parcs d'Afrique comme Etosha ou Chobe.

Mine de charbon - Hwange

Lorsque nous arrivons à l'entrée de Sinamatella, nous n'avons pas, comme d'habitude, réservé de camping mais l'employé de l'Office du Tourisme de Victoria Falls nous a assuré que ce n'était pas nécessaire actuellement. En effet, bien que nous soyons en haute saison, il n'y a pas foule au Zimbabwé. L'instabilité, la crise économique et la monnaie ne favorisent pas le tourisme. Depuis que nous sommes entrés au Zimbabwé, il nous est impossible de retirer de l'argent, ni à Victoria Falls, ni à Hwange. Il y a des banques et des distributeurs de monnaie partout mais ils ne sont pas approvisionnés en dollars. Depuis 2009, suite à une forte inflation, la monnaie du pays est devenue le dollar américain (+ le yuan chinois et le rand sud-africain). Mais, dans les faits, personne ne paie avec des dollars américains car il n'y en a pas; en grande majorité, les Zimbabwéens paient au moyen de leur téléphone avec ce qu'ils appellent l'Ecocash ou avec des bonds, des billets et des pièces zimbabwéens créés il y a 2 ou 3 ans pour pallier au manque de $ et que notre carte Visa ne nous permet malheureusement pas d'obtenir dans les ATM. Nous sommes donc obligés de payer avec notre CB qui heureusement est acceptée presque partout dans les supermarchés, les stations-service, les campings, au péage des routes et à l'entrée des parcs nationaux (partout dans les villes...). Par contre, il est impossible d'acheter quelque chose dans la rue, sur un marché ou dans une petite échoppe. Nous possédons bien quelques dollars échangés en France mais nous voulons les conserver en cas d'impossibilité de payer avec la CB.

Hwange national park

Donc, à l'entrée du parc, nous payons nos droits d'entrée et réservons le camping à Sinamatella sans aucun problème. Nous ne nous éternisons pas au camp et filons vers Salt Springs où sur la route, nous croisons un lycaon tenant dans sa gueule une proie; il nous fixe et se sauve aussitôt. Puis nous arrivons à Masuma dam, un plan d'eau où se baignent crocodiles et hippopotames. En général, le matin, nous ne voyons pas beaucoup d'animaux; il faut attendre midi pour qu'ils sortent et rejoignent les points d'eau. Nous profitons donc de la matinée pour rouler et aller à Deteema dam en direction du camp Robins, à l'ouest du parc. Nous y passons quelques heures à observer les koudous et les impalas se désaltérer et les crocodiles profiter du soleil et lorsque nous quittons cet endroit, nous surprenons, en contrebas de la route, une vingtaine d'éléphants. Pour une fois, nous pouvons descendre du véhicule sans risque puisque nous sommes au-dessus d'eux. 

Bien qu'il soit déjà un peu tard, nous faisons un détour vers Masuma dam, en direction, cette fois, de Main camp au nord-est du parc. En route, encore des éléphants... mais ce n'est rien par rapport au nombre présent au plan d'eau de Masuma. Un à un, les groupes d'éléphants viennent boire à ce barrage. Le spectacle est tellement beau que nous décidons d'y rester la nuit. Nous arrivons à convaincre le gardien de nous garder moyennant le supplément dû pour cette aire de camping et l'assurance que nous irons payer le lendemain à l'entrée du parc. 

Hwange national park

Le bain des éléphants au coucher du soleil vaut même d'y passer 2 nuits. Donc, la journée du lendemain, à part un aller-retour à Sinamatella pour régulariser notre situation (où un éléphant menaçant et barrant notre chemin, nous fait reculer par 3 fois et où nous effrayons un troupeau de plusieurs centaines de buffles), nous restons sur la plateforme du plan d'eau toute la journée. 
Il faut attendre 16h30 pour que le spectacle du bain des éléphants commence. C'est encore plus magique que le jour précédent. Ça aurait pu l'être encore plus si nous ne nous étions pas absentés quelques minutes et n'avions pas manqué le léopard venu se désaltérer lui aussi. Dommage !

Hwange national park

Nous consacrons la dernière journée dans le parc à rejoindre la sortie de Main camp. Nous passons l'après-midi à Nyamandlovu, un point d'eau avec zèbres, gnous, koudous et impalas. Nous n'avons pas le temps d'attendre les éléphants que nous entendons barrir au loin et qui se dirigent vers le plan d'eau; il est maintenant trop tard et nous devons sortir du parc si nous voulons trouver un endroit pour dormir avant la nuit.

Hwange national park - Masuma

Nous passons la nuit en retrait de la route près du village de Dete. Notre "voisin" Zimbabwéen qui habite la maison la plus proche vient nous saluer et demander si nous avons besoin d'aide. Nous le rassurons et de son côté, il nous confirme que nous pouvons passer la nuit sur place en toute sécurité.
Les Zimbabwéens sont des gens charmants, très souriants, polis, curieux et soucieux de montrer une bonne image de leur pays. Chaque rencontre est un plaisir.

Les jours suivants, nous avons l'occasion de faire de très belles rencontres sur la route qui mène à Mlibizi. Après un détour par la ville de Hwange pour faire les pleins de nourriture, eau et diesel et régler, grâce à Internet, quelques affaires en attente, nous empruntons maintenant la route qui domine le lac Kariba. C'est une route peu fréquentée ou plutôt pas fréquentée du tout; très précisément pas fréquentée par les véhicules car elle l'est par les hommes et les femmes, les enfants qui marchent pour rejoindre les points d'eau, l'église, les petites échoppes, les bars ou tout simplement qui rendent visite à leurs parents ou amis. Il y a du monde et des habitations partout.
Les fermes, souvent constituées de plusieurs huttes en terre et toit de chaume, sont joliment décorées et coquettes. Nous nous arrêtons près de l'une d'elles et demandons à prendre des photos. Les gens, enchantés que l'on vienne les rencontrer et que l'on s'intéresse à leur maison, nous accueillent gentiment. Tellement gentiment que nous leur demandons si nous pouvons passer la nuit à côté de chez eux. Après la visite de leur ferme, nous leur faisons visiter notre "maison". Les voisins, puis les gens de passage s'arrêtent aussi et sont invités à monter dans le véhicule. Tout le monde est émerveillé et heureux de se faire prendre en photo. Le ballet des visites dure jusqu'à la tombée de la nuit, heure à laquelle tout le monde est de retour chez soi.

Le lendemain matin, nous déjeunons, dans le camping-car, avec Innocent, qui nous avait accueillis hier dans sa ferme. Nous lui avons préparé un DVD avec les photos de tous les habitants prises la veille. Disposant d'un archaïque "ordinateur portable" fonctionnant en 12V, il devrait pouvoir les visionner. Nous lui promettons de lui envoyer quelques photos dès que possible par la Poste.

Sur la route de Hwange à Mlibizi

Sur la route de Hwange à Mlibizi

Sur la route de Hwange à Mlibizi

Le long de la route qui mène au lac Kariba, les rencontres sont belles et les paysages aussi. Ceux-ci sont beaucoup plus variés et escarpés que précédemment. La région est montagneuse et les montées et les descentes sont vertigineuses même si, pour la première fois depuis que nous avons quitté la côte namibienne, nous n'avons jamais été aussi bas en altitude.

De Hwange à Mlibizi

Nous nous attendions, en arrivant à Mlibizi au bord du lac Kariba, à trouver un lieu de villégiature un peu animé où nous pourrions profiter des bords du lac mais, dans ce village dont les infrastructures touristiques sont presque à l'abandon, il n'y a pas grand-chose. Nous aurions également aimé prendre le ferry qui mène à la ville de Kariba, à l'autre bout du lac mais existe-il encore ? Personne ne peut nous renseigner là-dessus.
Nous bivouaquons un peu avant le village sur l'aire d'un lodge abandonné. Jean avait repéré cet emplacement sur le site web de voyageurs lorsqu'il préparait notre parcours. Nous restons sur les bords du lac pendant 2 jours sans voir personne.

Lac Kariba - Mlibizi

Après cette pause, nous reprenons la route pour Binga, un autre village au bord du lac. Binga n'est pas aussi mort que l'est Mlibizi mais ça ne fait pas rêver. On ne s'y arrête que le temps de remplir un peu le réservoir du véhicule. 
A partir de Binga, plus d'asphalte, la route devient piste. Pour rejoindre ensuite la ville de Kariba à l'extrémité Est du lac, nous avons 2 solutions; soit prendre la piste principale jusqu'à Karoi où la route redevient asphaltée soit s'aventurer sur une piste que Jean a trouvée dans "4x4 routes through Southern Africa", un livre qui répertorie les trajets hors des sentiers battus en Afrique Australe. La première solution nous fait faire un détour et nous oblige à emprunter le même trajet pour repartir, la deuxième est plus aventureuse car il se peut que la piste soit en très mauvais état. Nous choisissons la deuxième option et nous ne le regrettons pas. Nous qui ne sommes pas des fans de 4x4 mais, ce passage nous fait comprendre ce que ressentent les amateurs de off-road et nous commençons à aimer ça. 
Lorsque l'on quitte la piste principale, il n'y a plus d'indications; nous nous fions uniquement à notre GPS sur lequel nous avons téléchargé la trace fournie par "4x4 routes" et c'est parfait. La piste est heureusement assez bonne même si, dans la dernière partie, nous ne dépassons pas les 25 km/h car les chemins sont très escarpés. Depuis que nous avons quitté la piste principale pour descendre vers le lac, les habitations disparaissent peu à peu et laissent place à la vie sauvage; nous croisons plusieurs éléphants que nous apeurons. En général, c'est l'inverse !
A mesure que nous progressons, la végétation change; champs de coton, bananiers et papayers ont fait leur apparition. Le climat aussi est différent; il commence à faire chaud, même la nuit. Il y a d'avantage d'insectes et nous passons une zone contaminée par la mouche tsé-tsé, ce qui nous vaut une petite décontamination lors d'un contrôle sanitaire en cours de route.

De Mlibizi à Kariba

De Mlibizi à Kariba

Après 340 km de piste sans encombre, nous arrivons à Kariba. Les vacances scolaires zimbabwéennes débutent et les citadins commencent à débarquer et animer la station touristique. 

Barrage de Kariba

Lac Kariba

Nous nous installons dans un camping rudimentaire au bord du lac, le Warthogs Bush Camp avec mini piscine, bon restaurant, hippos et crocos à temps plein, zèbres en visite occasionnelle et éléphants à quelques mètres de l'entrée en fin d'après-midi ! Nous nous y sentons bien et restons sur place 5 jours. 
Nous y faisons la connaissance de Marianne et Wilbert, un couple de Néerlandais qui fait le tour de l'Afrique.

Warthogs Bush Camp - Lac Kariba

On retrouve l'asphalte de Kariba à Harare

Nous prenons ensuite la direction de Harare, la capitale du Zimbabwé. Nous n'avons pas l'intention de visiter la ville; notre passage ici n'a qu'un seul but, essayer d'obtenir un visa de plus de 30 jours pour le Mozambique à l'ambassade de ce pays. 
Malheureusement, renseignements pris à l'ambassade, il n'est pas possible d'obtenir un visa supérieur à 30 jours. Dommage !
Comme nous sommes dans la capitale, nous essayons de nous procurer des dollars. Les ATM refusent toujours notre carte bancaire cependant, dans une banque, la CBZ, nous parvenons à obtenir des dollars en changeant des euros. On en profite alors pour changer, dans la rue, quelques dollars en bonds car, ici, le dollar se monnaye à 1.30 bonds alors que, officiellement, 1$ = 1 bond (l'Ecocash pouvant valoir jusqu'à 1.80 $ !). C'est plus hasardeux que de changer dans une banque mais beaucoup plus rentable.

Rues de Harare

Harare est une ville moderne mais un peu décatie. Les trottoirs sont défoncés, les immeubles du quartier d'affaires ne sont plus très clinquants et les immondices, pas ramassés, brûlent dans la rue. A côté de cela, en ville et en périphérie, il y a de beaux quartiers résidentiels qui font penser que les habitants ont un bon niveau de vie. On s'y sent suffisamment en sécurité pour dormir dans la rue. Nous bivouaquons au pied d'un immeuble, en face d'une église; le quartier est calme. Nous n'avons aucune crainte non plus de nous balader dans les rues envahies de vendeurs de rue et de changeurs de monnaie. Nous pensions qu'il y aurait une certaine tension à la suite du résultat de l'élection présidentielle remportée par Edison Mnangagwa le 4 août dernier mais tout est calme. Après l'élection, il y a eu des manifestations où plusieurs personnes ont été tuées par la police. Depuis les Zimbabwéens, résignés, attendent la prochaine élection pour essayer de se faire entendre. Ils avaient mis beaucoup d'espoirs en Nelson Chimisa, un jeune candidat. Pourquoi pas dans 5 ans ?

Carottes, tomates et fraises en vente sur le bord de la route

Maintenant que nous avons du cash, nous pouvons nous arrêter au bord des routes pour acheter des fruits et légumes. Non seulement, ils sont meilleurs que ceux vendus en supermarché mais en plus, ils sont beaucoup moins chers. La plupart des marchandises, comme au Botswana et en Namibie, viennent d'Afrique du Sud, y compris quelques fruits et légumes mais, leur prix au Zimbabwé est 2 fois plus élevé qu'au Botswana ou qu'en Namibie. En supermarché, un kilo de tomates ou de pommes vaut 4€, 1 kilo de légumes surgelés 8€, la farine, le riz, la nourriture de base valent également plus cher. Sur la route qui mène au Eastern Highlands, nous ne privons pas; ici, le kilo de tomate vaut entre 50 cents et 1$ suivant la négociation.

Dépannage d'un char à bœufs 

A peine avons-nous fait plusieurs kilomètres d'asphalte que nous avons envie de retrouver les pistes... Nous délaissons donc l'A3, la route principale, 22 km avant Rusape, pour emprunter une piste menant à Nyanga par Dian's Vow et Temaruru. Le parcours est assez épique puisque nous devons d'abord passer à travers champ pour éviter un gros camion chargé de tronc d'arbres puis attendre qu'un autre camion soit déchargé des sacs de charbon qu'il transporte et enfin aider un paysan à réparer la roue de son char à bœufs.  

La journée suivante, nous faisons une belle rencontre avec Micky, sa femme Michèle, ses enfants, sa sœur et une de ses amis. Micky nous propose de passer la nuit devant chez lui. Dans l'après-midi, Jean a déjà visité sa ferme et rencontré son épouse. 
Le lendemain, c'est mon tour. La visite de la maison se transforme en séance de photos, nous photographiant mutuellement. Micky et Michèle sont des paysans qui cultivent le tabac et un peu de maïs. Leur petite propriété est composée de 3 bâtiments, un en brique où ils vivent, une hutte ronde qui sert de cuisine avec en son centre un foyer et un autre bâtiment en brique en cours de construction qui constituera leur nouvelle habitation. Il y est prévu une cuisine, 2 chambres avec salle de bain et une pièce principale. Micky fait tout lui-même mais les matériaux sont chers et la construction avance lentement. A l'extérieur de la maison, Micky a fabriqué un puits mécanique pour alimenter un réservoir d'eau potable. Ils ne sont donc pas contraints d'aller chercher l'eau à la rivière avec des seaux. Ils ont également aménagé un beau jardin avec un étang rempli de poissons; c'est très coquet.

Chez Micky et Michèle

Michèle propose de me donner une leçon de cuisine. Je vais préparer la sadza, le plat le plus populaire au Zimbabwé. Le sadza est une sorte de polenta de couleur blanche. C'est un mets que l'on avait gouté en Namibie où il s'appelle pap et au Botswana où il se nomme papa. Ce n'est pas compliqué à faire mais dans une hutte, sur un foyer où les flammes vous brûlent les mains et dont la fumée vous pique les yeux, ce n'est pas si facile que ça de ne pas passer pour une gourde.
Avant de nous quitter, nous faisons, à notre tour, visiter notre maison. Tous sont émerveillés par la "créativité" de notre camping-car. 

La région de Nyanga

Nous quittons Micky et Michèle dans la matinée pour rejoindre Nyanga. La région de Nyanga est une zone montagneuse dont l'altitude se situe au-dessus de 2000 mètres. Elle est boisée d'eucalyptus, de pins, sapins, arbres parasols rougeoyants et mimosas fleuris. Il s'y trouve de nombreuses rivières et cascades. C'est un endroit parfait pour faire quelques randonnées.
Le premier jour nous nous rendons à Troutbeck où nous bivouaquons au World's View Point à 2294 m d'altitude. De là, nous dominons la vallée de Nyanga. La nuit y est très fraîche, le thermomètre descend à 3°C; on ressort la grosse couverture que l'on avait rangée à Kariba.
Le lendemain, nous faisons une balade à pied jusqu'aux Nyangombe Falls, une jolie cascade que nous découvrons après quelques kilomètres parcourus sous un chaud soleil. Nous dormons à proximité du sentier.
Cette promenade nous permet de nous échauffer avant de monter le Nyangani que nous avons prévu de faire le lendemain matin, le plus haut sommet du Zimbabwé qui culmine à 2593 mètres.
Depuis Kariba, nous avons ralenti le rythme du voyage. Nous nous sommes un peu attardés dans certains endroits et avons moins roulé. Cela nous a permis de faire un peu d'activité physique comme courir à Kariba ou randonner à Nyanga. Quand on roule, on reste assis dans le véhicule et on perd l'envie de faire des efforts physique; il faut du temps pour s'y remettre. 

Le mont Nyangani, 2593 m, toit du Zimbabwé

Le mont Nyangani se trouve à l'intérieur du parc national Nyanga. Avant d'y arriver en voiture, il faut emprunter une piste panoramique en mauvais état d'une vingtaine de kilomètres. Le départ de la randonnée se trouve à 2143 mètres d'altitude. Il reste donc 450 mètres de dénivelé à parcourir. Le sentier est très bien balisé et les traces au sol sont bien visibles. Comme partout dans cette région, le vent y souffle très fort mais, par cette belle journée ensoleillée, il est un bienfait car il nous apporte un peu de fraicheur. La pente est raide par endroit mais sans difficultés. Jean, toujours en forme, arrive au sommet après moins d'une heure alors que je le suis d'un peu plus loin. A midi, nous sommes de retour au point de départ. 
Les mauvaises pistes à l'intérieur du parc national nous dissuadent d'en voir plus. De plus, ayant prévu d'aller voir les chutes Pungwe et Mutarazi, après quelques kilomètres, nous sommes bloqués par des arbres en travers de la route. Mauvaises routes et obstacles nous décident à faire demi-tour et à quitter la région de Nyanga. Nous rejoignons, dans l'après-midi, la ville de Mutare, une grande ville minière à la frontière du Mozambique. L'Office du Tourisme nous indique une pension de famille en ville où nous pouvons nous installer, The Homestead Guesthouse. En ville, nous faisons le ravitaillement au supermarché et auprès des marchands dans la rue, trouvons un endroit où faire laver notre linge, faisons remplir une de nos bouteilles de gaz dans une station-service et allons faire imprimer les photos prises de Micky et sa famille afin de leur envoyer.

Chimanimani
 
Il nous reste quelques jours à passer au Zimbabwé. Nous nous rendons aux monts Bvumba à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Mutare. Région montagneuse et luxuriante, l'endroit est très joli mais sans grand intérêt pour nous. Nous poussons donc un peu plus loin pour rejoindre Chimanimani, un village et une chaîne de montagne qui culmine à 2437 m. Nous campons dans le beau jardin du Heaven Lodge où nous faisons la connaissance de Margot, une jeune Franco-Australienne, qui parcourt une partie de l'Afrique Australe, seule, à vélo. Nous sympathisons et passons la soirée ensemble. Lors de l'après-midi du lendemain, nous nous rejoignons pour nous baigner à la Tessa's Pool, un bassin situé au pied d'une jolie cascade situé à 14 km du village en direction du Chimanimani national park. L'endroit est privé mais libre d'accès; la route pour le rejoindre est correcte sur environ 10 km mais devient difficile ensuite. On commence à avoir l'habitude des chemins défoncés des parcs zimbabwéens !

Tessa's Pool - Chimanimani


Rencontre inspirante avec Margot - Heaven Lodge Chimanimani
 
Hot Springs

Sculptures shona au Prince Wales View - Mutare
 
Nous souhaitons passer la frontière mozambicaine à Mutare car c'est l'endroit qui nous parait le plus pratique et dont l'accès se fait par une route asphaltée; nous retournons donc à Mutare. En route, nous faisons une pause aux Hot Springs, un complexe touristique vieillissant possédant une source chaude à 75°C et plusieurs bassins à près de 50°C. Quand le soleil est couché, que la fraicheur est arrivée ou au lever du jour, c'est un régal de s'y baigner. Une façon agréable de terminer notre séjour au Zimbabwé !




Le Zimbabwé

Ce que nous retiendrons du Zimbabwé outre les impressionnantes chutes Victoria et les 2 magnifiques soirées passées au plan d'eau de Masuma dans le parc nation Hwange, ce sont les rencontres. Les Zimbabwéens sont des gens très accueillants et il vaudrait presque la peine de venir au Zimbabwé rien que pour eux. Nous ne les oublierons pas.
Le Zimbabwé est un pays très sûr pour voyager où nous nous sommes toujours sentis en sécurité; nous avons pu bivouaquer partout où nous voulions, dans les villes comme dans les endroits les plus reculés.


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