Swaziland

27.09.2018 / 30.09.2018



Après les plages du Mozambique, l'ambiance du petit royaume du Swaziland change radicalement. Moins de couleurs dans ce paysage montagnard mais d'avantage de sourires. Pas de cocotiers mais des vallées arides clairsemées d'arbres puis, lorsqu'on change de versant des plantations de canne à sucre à perte de vue. Moins de touristes mais une population locale, essentiellement noire, très amicale. Telles sont les premières impressions que nous avons en entrant au Swaziland par la petite douane de Lomahasha.


Journée scolaire au Hlane Royal national park

Nous n'avons pas prévu de rester très longtemps au Swaziland mais, nous avons déjà réservé, par email, 2 nuits dans le parc national de Hlane et 2 nuits dans le Mlilwane Wildlife Sanctuary, 2 réserves animalières. Le premier parc se trouve non loin de la frontière mozambicaine et le second est à l'ouest, près de la frontière sud-africaine.

A Hlane, nous achetons une Wild Card, un pass qui permet de visiter les grands parcs et réserves du Swaziland, d'Afrique du Sud et du Lesotho pendant une année. Cela coûte environ 240€ pour un couple et semble très avantageux pour nous qui avons prévu de rester 3 mois.


Rhinocéros blancs - Hlane Royal national park

Hlane national park est un petit parc en comparaison de ceux que nous avons explorés dans d'autres pays. Le camping où nous dormons, Ndlovu camp, est très sympa et dispose d'un plan d'eau où à peine descendus du camping-car, nous y apercevons plusieurs hippopotames et surtout, 2 rhinocéros blancs.

Des rhinos, il y en a un nombre incroyable. A chaque sortie en véhicule que nous effectuons dans le parc, nous en croisons plusieurs et ce, à tout heure, que ce soit tôt le matin, dans la journée ou le soir avant la tombée de la nuit. On croise également facilement des éléphants, des koudous, des antilopes, etc... Par contre, le territoire des lions n'est accessible qu'en circuit organisé; comme nous préférons découvrir les animaux par nous-même, nous attendrons encore pour voir notre premier lion.


Eléphants, crocodile, nyala et koudous - Hlane Royal national park


Hlane Royal national park


Malgré la forte chaleur que nous subissons presque 40°C, visiter Hlane est un véritable plaisir. Se prélasser devant le plan d'eau l'est encore plus; les animaux sont tout proches de nous, séparés seulement par des fils électriques. A la tombée de la nuit, les animaux sont plus nombreux à venir s'y abreuver. Un soir, un éléphant en furie nous effraye au point que nous devons détaler au plus vite laissant en plan toutes nos affaires. Nous ne nous étions jamais sentis autant en danger face à un éléphant. D'habitude, nous sommes protégés par notre véhicule.


Ezulvini Valley

Pour rejoindre ensuite Mlilwane, nous traversons les vallées de Malkerns et d'Ezulvini ainsi que deux villes d'importance, Manzini, la plus grande ville du pays et Mbabane, la capitale. Ce qui est remarquable dans ces villes, c'est que tout y est propre et soigné, les bâtiments sont modernes et en état. Cela tranche radicalement avec les quelques autres grandes villes africaines que nous avons vues jusqu'à présent. Le Swaziland a deux visages; c'est à la fois un pays très rural avec de petites habitations dispersées dans les montagnes et c'est aussi un pays moderne où dans les grandes villes, on semble vivre sur un standard occidental.


Antilope, zèbres et crocodiles - Mlilwane Wildlife Sanctuary


Mlilwane est un très joli parc, bien aménagé mais il nous fait l'effet d'un lieu artificiel qui ne nous enchante pas vraiment. Malgré notre réservation au camp du parc, nous n'y restons que la journée, le temps de faire un petit tour et de pique-niquer. Nous prenons ensuite la direction de Piggs Peak et de la frontière sud-africaine.


Si nous sommes un peu pressés d'arriver en Afrique du Sud, c'est qu'un nouvel appareil photos, envoyé par DHL, nous y attend. Il restera bloqué en douane à Johannesburg tant que nous ne serons pas entrés dans le pays. On a donc très envie de passer la frontière. Néanmoins, nous faisons encore un détour par les montagnes du nord-ouest du pays où nous prévoyons de passer la nuit avant de passer la frontière. C'est une belle région, en altitude, avec de grandes plantations de pins et d'eucalyptus.


Près de Piggs Peak et la frontière sud-africaine




Notre dernière nuit passée au Swaziland illustre pourquoi, lorsque nous souhaitons bivouaquer quelque part dans un village, en ville ou en pleine nature, nous évitons de demander l'avis ou l'autorisation des habitants. Le peu de fois où nous l'avons fait, ou la population craignait pour notre sécurité et nous déconseillait de rester ou elle voulait choisir un endroit meilleur (de son point de vue) qui s'avérait n'être pas du tout ce qui nous convenait. Donc ce soir, comme souvent, on se gare un peu à l'écart dans un village sans rien demander. Sauf que même quand on ne demande rien, on n'est pas à l'abri d'un voisin bien intentionné qui s'inquiète pour nous. C'est le cas ce soir à Piggs Peak. 

Alors que nous dormons depuis 2 heures environ, quelqu'un vient toquer à notre porte. C'est un homme d'un certain âge habitant une maison voisine. Il ne nous sent pas en sécurité et se fait du soucis pour nous. Jean le rassure et nous nous recouchons. Mais, quelques minutes plus tard, il revient en voiture en nous demandant de le suivre. Il nous a trouvé un endroit gardé où passer la nuit... Il a parlementé avec un gardien d'un camp militaire (ou d'une prison; à 23h00, on n'a pas mené l'enquête) pour que celui-ci nous accueille. Nous voilà donc bien gardés. Sauf que le garde qui s'est fait embobiné par notre ange gardien a oublié de prévenir sa hiérarchie et quand celle-ci s'en aperçoit, elle se demande ce que nous faisons là, dans un endroit interdit. C'est vrai, après tout, qu'est-ce qu'on fait là? Nous, on voulait juste dormir et être tranquilles. Ce ne sera pas pour toute suite; on nous emmène maintenant jusqu'à la police où notre nouveau guide discute pour que nous puissions dormir sur le parking du poste. Ouf, ça marche; nous pouvons nous recoucher. 

Tard le soir, ce genre de situation n'est pas très facile à vivre mais, il est agréable de penser que les gens ne sont pas indifférents aux autres, en particulier aux étrangers, qu'ils ont à cœur de montrer une bonne image de leur pays et qu''ils se soucient de notre sécurité. C'est en tous les cas, l'image que nous retiendrons des Swazi.


Finalement, ce n'est pas à Piggs Peak que nous passons la frontière car la route qui mène en Afrique du Sud est en réalité une piste et nous préférons faire un petit détour jusqu'à Matsano, plus au nord afin d'emprunter une belle route.


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