Oman

03.01.2020 / 02.02.2020




Après de rapides formalités aux douanes émiraties et omanaises de Khatan Malahah, nous suivons la route côtière pour rejoindre la ville de Sohar. Cette route qui longe le Golfe d'Oman n'est pas la jolie petite route touristique dont on s'attendait mais une nouvelle voie express menant à Sohar ou plutôt qui mènera à Sohar lorsqu'elle sera terminée. A l'heure actuelle, elle prend fin après une quarantaine de kilomètres, nous obligeant à reprendre la route principale 1 et à traverser des zones plus urbanisées qui ne nous dépaysent pas beaucoup après ces quelques jours passés aux Emirats Arabes Unis. 

Al Minyal Beach - Sohar

Une fois l'agglomération de Sohar passée, nous reprenons la direction de la mer pour rejoindre une petite plage aménagée à Al Minyal où les Omanais viennent pique-niquer en soirée. Un peu plus tard, 2 couples de voyageurs suisses que nous avions rencontrés à Dubaï se joignent à nous. Oman et les Emirats sont des destinations assez populaires chez les camping-caristes certains voyageant autonomes tandis que d'autres font partie d'une organisation. La plage où nous avons décidé de venir aujourd'hui est un point connu des voyageurs et il n'est donc pas étonnant que nous n'y soyons pas seuls.

Wadi Hoqain

Pour faire le parcours des prochains jours et afin de sortir des sentiers battus, nous suivons le guide "Oman Off-Road" qui nous a été donné par un couple de Hollandais rencontrés à Riyad. Ce livre décrit plusieurs parcours 4x4 dans les montagnes, les widyan (lits de rivière, wadi au singulier), les déserts. Notre itinéraire des prochains jours consiste à rejoindre des widyan, et éventuellement à rouler à l'intérieur s'ils sont praticables. Notre guide datant de 2010, certaines pistes, dont celle qui suit le wadi Hoqain, n'existent plus que partiellement, remplacées par des routes asphaltées. A chaque fois que nous entrons dans le wadi Hoqain, un pont de la nouvelle route nous oblige à en sortir. Nous décidons finalement de prendre la route pour longer la rivière. Nous nous arrêtons aux environs du petit village de Nazwah en milieu d'après-midi ayant trouvé un bel endroit dans le wadi où un canal d'irrigation vide son trop plein pour former une cascade. Si tous les petits villages traversés le long de la rivière possèdent désormais de bonnes infrastructures routières et si toutes les maisons de ces oasis disposent de l'électricité et du confort moderne, ils ont conservé beaucoup de charme avec leur palmeraies, leurs champs en terrasse, leurs troupeaux de chèvres, leurs forteresses en ruine et les montagnes rocheuses qui les entourent. 

Wadi Hoqain

Falaj (canal d'irrigation) de Hoqain - Nazwah

Il est surprenant, dans un pays où il ne pleut que 3 jours par an d'après ce que nous ont dit des Omanais, qu'il y ait autant d'oasis, de zones fertiles au milieu de ces désert de cailloux. Pour pallier au manque d'eau, les Omanais ont mis en place des systèmes de canaux, les aflaj, dont certains sont vieux de plus de 1500 ans et qui permettent d'acheminer l'eau précieuse des pluies et celle provenant des nappes souterraines.   

Rencontres au wadi Hoqain - Nazwah

Les petites cascades où nous bivouaquons attirent quelques familles venues pique-niquer et des habitants de la capitale venus en touristes. C'est l'occasion pour nous de faire des rencontres avec notamment un frère et ses sœurs qui nous invitent à partager leur repas. A Oman, comme aux Emirats ou en Arabie Saoudite, l'hospitalité et la générosité sont des valeurs importantes.

Wadi Sahtan - Umq

Le lendemain, le parcours est un peu plus compliqué à suivre car, cette fois, il emprunte majoritairement des pistes qu'il faut retrouver parmi plusieurs. Si notre guide "Oman Off-Road" est précieux pour les informations fournies, il est cependant très mal fait et c'est une véritable usine à gaz pour s'y retrouver (les nouvelles versions sont peut-être bien meilleures). Heureusement, les coordonnées GPS nous aident à nous y retrouver. De Nazwah jusqu'au village d'Umq, la route est asphaltée puis à partir de Umq, partent plusieurs pistes. Nous prenons celle menant au wadi Sathan, une piste bien entretenue et sans difficultés. La rivière étant asséchée, nous pouvons l'emprunter jusqu'à l'entrée du Little Snake Canyon où coule un autre wadi, la wadi Bani Awf.     

Wadi Sahtan

Wadi Bani Awf - Little Snake canyon

Nous nous arrêtons à l'entrée du canyon pour pique-niquer puis nous partons à pied nous balader dans le lit de la rivière. Après un kilomètre, étant bloqués par des marres d'eau, nous décidons de rebrousser chemin et de reprendre le véhicule pour rejoindre l'autre entrée du canyon quelques kilomètres plus loin. La piste est un peu plus difficile et le 4x4 s'impose. De là, équipés de chaussons pour aller dans l'eau, nous entrons dans le canyon et marchons sur les rochers jusqu'à atteindre quelques trous d'eau où nous pouvons nous baigner. Une balade sans les touristes accompagnés par des guides qui, eux, ne s'arrêtent que quelques minutes à l'entrée de la gorge.       

De retour à l'entrée du canyon, nous continuons la balade qui nous mène jusqu'à une ferme coincée au pied des montagnes et du Djebel Shams, le plus haut sommet d'Oman (3009 mètres).      

Wadi Bani Awf - Snake canyon

Nous dormons sur place et, le lendemain, nous continuons notre route pendant quelques kilomètres en suivant le wadi Bani Awf jusqu'au village d'Az Zammah où la piste quitte le lit de la rivière devant une autre gorge, le Snake canyon, et monte en direction d'Al Hamra et du Djebel Shams par une très forte pente caillouteuse. Cette piste qui semble assez difficile permet de passer de l'autre côté du massif montagneux que nous avons prévu de visiter en fin de séjour lorsque nous prendrons la route vers la frontière d'Al Ain. Nous retournons donc jusqu'au Little Snake canyon puis faisons encore quelques kilomètres de piste jusqu'au village de Tikhah où nous retrouvons l'asphalte d'une jolie petite route panoramique menant à Al Fara. De là, nous rejoignons la route 13 pour aller à Rustaq, l'ancienne capitale d'Oman au XVIIème siècle.

Remplissage des réservoirs d'eau

Fort de Rustaq

Sources chaudes - Nakhl

Fort de Nakhl

Nous avions prévu, aujourd'hui, de visiter les 2 forts de Rustaq et Nakhl mais ceux-ci étant temporairement fermés au public, nous ne pouvons que faire le tour de ces 2 impressionnants monuments. Nous avions également prévu de nous baigner dans l'une des sources chaudes de Rustaq et Nakhl mais, à Oman, se baigner dans les bains publics signifie se baigner tout habillé ou même hommes et femmes séparés ce qui ne nous attire pas vraiment. Les visites étant plus courtes que prévu, il nous reste donc du temps pour rejoindre les environs de Mascate. Nous passons la nuit à Seeb, en bord de mer, au nord-ouest de la capitale.

Entrée dans Mascate

Grande Mosquée du Sultan Qabus

Corniche de Mutrah

La circulation dans la capitale est agréable. La ville étant très étendue, des autoroutes permettent de relier les différents quartiers de l'agglomération avec des bretelles faciles à prendre et même une voie, à droite, pour s'arrêter. Le quartier le plus intéressant à visiter se trouvant sur la corniche de Mutrah, au nord-est de la ville, nous devons traverser toute la ville. Nous faisons une courte halte devant la Grande Mosquée du sultan Qabus, un édifice construit en 2000 pour fêter les 30 ans de règne du roi qui en compte maintenant 49. Lorsque nous étions à Dubaï, des rumeurs courraient sur la mort du roi survenue alors qu'il était soigné en Belgique pour un cancer. Renseignements pris à Oman, le roi serait de nouveau en pleine forme et serait revenu dans la capitale. Qui dit vrai ? L'avenir nous le dira.

Port de Mutrah - Mascate

Pour visiter Mutrah, c'est aussi très simple ; une route le long de la mer permet de passer d'un point à un autre facilement et des parkings nous permettent de nous garer partout. Nous visitons dans la matinée le souk coloré et très couru des touristes et croisiéristes avant de déjeuner dans un petit resto d'un plat de mouton et de gambas masala aux saveurs indiennes. Un régal ! Dans l'après-midi, nous partons de l'autre côté de la corniche pour voir, dans le vieux Mascate, le palais royal et les forts de Mirani et Jalali qui le protègent de part et d'autre. Si la visite de Mascate et du quartier de Mutrah n'est pas un immanquable c'est cependant très plaisant. Nous bivouaquons dans le parc Kalbuh situé au bord de l'eau sous la statue monumentale représentant un encensoir construite en haut d'une colline.

Corniche de Mutrah - Mascate

Souk de Mutrah - Mascate

Palais royal - Mascate

Le lendemain matin, avant de quitter la capitale, nous faisons quelques courses dans le quartier indien de Ruwi pour remplacer quelques une de nos vieilles fringues qui, après cette longue période de voyage, ont perdu toute tenue et nous font ressembler à de vieux vagabonds. Vivre avec peu de vêtements, diront certains, c'est écoresponsable mais franchement pas valorisant pour son image.

Village d'Asayh, une des nombreuses oasis

Barrage Wadi Dayqah

Nous repartons avec le guide Oman Off-Road en main. Direction le sud pour une boucle passant par les widyan Dayqah, Suwayh et Arbiyyn entre Qurayyat et Dibab à environ 80 km de Mascate. Peu avant Qurayyat, nous quittons l'autoroute 17 et nous prenons une petite route qui mène à Al Mazara puis à Hisn. Avant d'atteindre ces 2 villages, on bifurque à droite pour aller voir le barrage de Dayqah, le plus grand barrage du pays. On déjeune sur place avant d'attaquer la piste qui nous mènera jusqu'aux 2 prochaines rivières. 

Piste menant aux widyan Dayqah, Suwayh et Arbiyyin
Les paysages sont de toute beauté et la piste, bien nivelée mais pentue et avec quelques passages de gués, est agréable. On se régale ! Pour rejoindre le wadi Suwayh, on se perd un peu mais on finit par le trouver. Le long de ce cours d'eau, la piste est étroite et n'offre pas de possibilités de bivouacs alors on fait demi-tour et on suit alors le wadi Arbiyyin. Là, en contrebas de la route, un passage nous permet d'accéder au lit de la rivière en véhicule. Nous nous y posons pour la nuit.

Piste vers Suwayh

Wadi Suwayh

Wadi Arbiyyin

Dépoussiérage du cc

Au réveil, des bergers pakistanais menant leur troupeau de chèvres viennent nous réclamer à manger. Au pays de la charité (5ème pilier de l'Islam), nous serions bien en mal de leur refuser, d'autant plus que nous sommes en train de prendre notre petit-déjeuner.

Sinkhole - Bimah

En début de matinée, nous continuons notre route jusqu'à Dibab en bord de mer. Nous longeons la côte afin de trouver un endroit où bivouaquer et en route, nous faisons un arrêt au Sinkhole de Bimah, un large trou d'eau salée où nous pouvons nous baigner (en maillot de bain). Le lieu est bien aménagé avec aire de pique-nique, toilettes et distributeur d'eau potable et tout est gratuit ! A Oman, tout est gratuit ou presque ; l'entrée dans les musées coûte moins de 1 rial, soit moins de 2.50€ et il n'y a pas de droit d'entrée sur les sites naturels comme ce trou d'eau. Pour les Omanais, la santé, l'éducation sont gratuits. Il n'y a pas d'impôt, ni sur le revenu, ni sur le foncier, ni sur les héritages. Seules les sociétés sont soumises à un impôt. La TVA n'est appliquée que sur certains produits de luxe et sur les produits nocifs tels que le tabac, l'alcool ou les boissons énergisantes. Lorsque les Omanais nous parlent de leur pays, ils décrivent un pays qui n'est pas riche malgré les ressources pétrolières mais où ils bénéficient d'un maximum de facilités et de la sécurité. Ils n'envient ni les Emirats ni l'Arabie Saoudite qui, grâce aux énormes revenus pétroliers, s'offrent toutes les extravagances.     

Plage de Fins

Près de Fins, nous trouvons un joli emplacement où nous pouvons profiter de la plage. Pour la baignade, c'est compromis car l'accès à la mer n'est possible qu'à marée haute et celle-ci n'arrive pas avant 20h. Dommage. 
Le lendemain, nous avions l'intention de partir visiter le wadi Shab tout proche mais, le temps étant très nuageux, nous restons sur place un jour de plus. Lorsqu'il pleut, l'eau dans les widyan peut monter en quelques minutes et cela peut être dangereux.

Wadi Shab

Le temps reste gris toute la journée mais pas de pluie et le lendemain au réveil, le ciel qui s'est éclairci nous permet d'aller au wadi Shab et d'y faire une petite randonnée. L'accès à la rivière situé sous un pont autoroutier n'est pas très engageant. Le nombre de touristes qui s'y arrêtent non plus. Pourtant, la remontée du cours d'eau est vraiment très agréable. Après avoir traversé la rivière à bord d'une barque, on marche d'abord sur un petit sentier, au milieu de jardinets et de plantations de palmiers, bananiers, papayers et manguiers avant d'atteindre un premier bassin où l'on peut se baigner. C'est ici que la plupart des visiteurs font demi-tour. Nous, nous continuons à remonter la rivière pendant 3/4 d'heure en escaladant de gros rochers pour atteindre plusieurs bassins où nous nous baignons. Alors que 2 énormes rochers bloquent le cours d'eau, nous apercevons un très mince passage où nous nous faufilons pour rejoindre un trou d'eau et une petite cascade. Quelle belle balade ! Vers 11h, nous sommes de retour et, après avoir déjeuné dans un restaurant de Tiwi, nous prenons la direction du wadi du même nom. On parvient au wadi par une route bétonnée et sinueuse qui grimpe avec un fort dénivelé en direction d'un col en traversant plusieurs hameaux dont les maisons très rapprochées et les arbres très bas ne laissent le passage qu'à un petit véhicule. Après 3 kilomètres parcourus (et malgré les applaudissements des touristes qui nous encouragent!), nous décidons de faire demi-tour avant qu'il ne soit trop tard. Nous reprenons la route qui longe la mer pour nous arrêter sur une plage, dans le village de Qhalhat.  


Mort du Sultan Qabus

Dans la nuit, un orage s'abat sur nous. Le ciel omanais pleure le sultan Qabus dont la mort vient d'être annoncée et la pluie qui descend des montagnes envahit les widyan et inonde les routes. Heureusement que nous ne sommes pas restés dans le wadi Tiwi.

Plage de Galhat

Vieille cité de Galhat

Avant de repartir le lendemain, nous allons faire un tour sur le site du vieux Galhat, une cité en ruine datant du Vème siècle. Jean l'avait aperçu en faisant son jogging la veille et il avait pu y entrer. Ce matin, un gardien nous en interdit l'accès. Le site, classé au Patrimoine Mondial par l'Unesco, est fermé au public comme presque tous les sites historiques que nous avons voulu visiter à Oman depuis notre arrivée. Cependant, le temps de se dire bonjour et de se faire expliquer qu'on n'a pas le droit d'être là, on fait un peu le tour et on prend quelques photos. En temps ordinaire, la visite doit être, de toute façon, assez courte car le site est vraiment en ruine et il n'y a ni explication, ni musée.

Sur

En continuant à longer le Golfe d'Oman, on arrive à Sur, une très jolie ville avec des maisons de caractère dont les portes sculptées nous rappellent celles des maisons de Zanzibar, l'île tanzanienne ayant été capitale d'Oman. Nous visitons un petit chantier naval où sont construits des boutres ou plutôt où étaient construits des boutres, les bateaux en bois traditionnels, car l'atelier semble en sommeil et seule la visite des touristes semblent justifier son ouverture.

Wadi Bani Khalid

Nous ne restons pas sur la côte car depuis quelques jours il vente beaucoup trop et nous ne pouvons profiter des plages. Nous prenons la direction d'un autre wadi, le wadi Bani Khalid, situé à l'intérieur des terres. Nous passons la nuit sur place, près du village de Mizayra avant d'aller nous y promener le lendemain matin. Le site est très fréquenté et, contrairement aux autres widyan, il n'est pas intéressant de poursuivre au-delà du deuxième bassin, un bassin d'eau chaude. On a bien essayé de remonter jusqu'à la source alimentant cette pool en traversant une grotte, la grotte de Moqal, mais l'accès étant très difficile, nous y avons renoncé après une dizaine de minutes passées à quatre-pattes dans une chaleur étouffante.

Wahiba Sands

A la sortie du wadi, nous partons vers le village de Mintirib, porte d'accès aux Wahiba Sands, un désert de dunes aux couleurs orangées. Avant de quitter la route, Jean dégonfle les pneus pour rouler dans le sable et nous faisons une dizaine de kilomètre avant de nous arrêter dans une dune pour bivouaquer. Nous passons ensuite plusieurs heures à pied dans les dunes qui s'étendent à perte de vue. 

Wahiba Sands

Nous aurions bien envie, le lendemain, de traverser le désert mais nous n'avons que très peu d'informations sur cette traversée de 150 km. En compagnie d'autres véhicules, nous aurions sans doute tenté de passer par le désert mais, seuls, cette distance à parcourir nous semble très hasardeuse alors nous y renonçons.

Ashkharah

Nous faisons donc le chemin à l'envers jusqu'au croisement des routes Mintirib-Sur-Ashkhara où nous prenons la direction d'Ashkhara, petite ville de pêcheurs au bord de la mer d'Arabie. Petit resto, corvée de lessive et visite du port où sont amarés les boutres servant à la pêche, Ashkhara est d'avantage une étape pratique que réellement intéressante car ici encore le vent souffle fort sur la plage.

Tempête dans le désert

Le vent persiste le lendemain sur la route mais, lorsque nous nous arrêtons vers midi sur la plage de Quroom à moins de 100 km d'Ashkhara, le vent a faibli. On s'installe donc pour bivouaquer mais, quand un gros nuage noir s'avance vers nous et que l'on voit les barques des pêcheurs rentrer dar-dar, on se dit que c'était le calme avant la tempête. En effet, quelques minutes plus tard, la pluie et un vent tempétueux s'abattent sur nous. On finit la journée dans le village fantôme de Quroom à l'abri du vent derrière le mur d'une maison abandonnée. Heureusement qu'on avait pris le temps de se sortir du sable où l'on s'était tanquer en arrivant sinon, on serait en mauvaise posture.

Khaluf Cave Beach

Le lendemain, on ne traîne pas et on roule pour échapper au vent. Après 250 km, on arrive à Khaluf, petit village possédant, comme la plupart des villages et des villes d'Oman, une plage publique aménagée. Et comme toutes les plages un peu fréquentées à Oman, c'est sale. Les Omanais aiment profiter des plages mais, malgré les nombreuses poubelles installées partout, ils laissent souvent leurs déchets sur place. C'est dommage et toutes les personnes dédiées au nettoyage ne sont malheureusement pas suffisantes. Il faut trouver des endroits moins populaires pour que ce soit moins sale comme la belle plage de sable blanc qui s'étale sur une dizaine de kilomètres de l'autre côté du village ou juste avant celle-ci, la petite crique où nous décidons de bivouaquer à l'intérieur d'une enceinte comprenant des bâtiments abandonnés. Les courants marins ont bien ramené quelques déchets mais, après les avoir déblayés, l'endroit est magnifique. Il y a même une petite grotte débouchant sur la mer et quelques dauphins dans la baie. Le lendemain, Nathalie et José avec qui nous avions passé Noël à Dubaï et qui viennent de nous recontacter, nous rejoignent dans notre petit paradis.

En compagnie de voyageurs français - Khaluf

La raison pour laquelle nous nous sommes aventurés jusqu'à cette plage n'est pas seulement pour trouver un bel endroit mais c'est surtout pour repérer le chemin côtier que nous souhaitons prendre pour repartir et qui passe sur cette plage et mène aux Sugar Dunes. Rouler sur la plage n'est possible qu'à marée basse et cela tombe bien car la mer commence à se retirer en début de matinée. Vers 8h du matin, après 2 jours passés à Khaluf, nous quittons nos amis pour nous engager sur la piste. Le sable est encore mou (nous aurions sans doute dû partir un peu plus tard) mais ça passe très bien. Après 6 km de plage, nous devons contourner une falaise et prendre un chemin sablonneux. Là aussi, pas de problème ; Jean qui avait dégonflé les pneus avant de partir, les dégonfle d'avantage et c'est parfait. De plus, notre GPS nous indiquant la trace à prendre très précisément, nous savons où aller. Nous faisons ensuite 8 km pour rejoindre les Sugar Dunes, de jolies dunes blanches descendant vers la mer. A partir de ce point, il y a encore une trentaine de kilomètres pour rejoindre Rumayli, sur la route principale, par une piste correcte au milieu de beaux paysages aux différentes teintes orangées. Quelques bergers vivent dans les parages avec leurs troupeaux de dromadaires et de chèvres profitant d'un peu de végétation. Mais, aujourd'hui, on croise, outre les dromadaires bien vivants, pas mal d'animaux morts : une tortue, un dauphin, un dromadaire, un mouton et des chèvres...

Direction les Sugar Dunes - Khaluf

Passage sur la plage

Sugar Dunes

Une fois revenus sur la route principale, Jean regonfle les pneus et nous partons pour une grande journée de route de plus de 300 km, rien ne nous paraissant très intéressant sur notre parcours. Nous bivouaquons sur une plage à Jasir, près des Pink Lagoons, des lagunes roses, qui aujourd'hui n'accueillent pas de flamands roses mais seulement quelques grues.

Pause déjeuner au goût épicé - Shalim

Avant de quitter la plage, nous faisons une petite balade puis nous repartons pour une autre longue journée de route de 200 km. Mais quelle route ! S'élevant à quelques centaines de mètres d'altitude et passant à travers des canyons impressionnants, cette route entre Jasir et Fagharah est certainement la plus belle route d'Oman et quelle prouesse technique pour la construire ! On l'apprécie d'autant mieux, que des points-de-vue ont été aménagés pour profiter des paysages. Avant d'arriver, nous faisons un arrêt resto dans le village de Shalim pour goûter au ragoût de dromadaire. Un peu dur mais délicieux au goût de Jean. Aux environs de Fagharah, nous nous posons sur la plage, une belle plage déserte de sable blanc où nous pouvons nous faire bronzer mais où nous ne pouvons nous baigner à cause des méduses.

Jasir - Fagharah, la plus belle route d'Oman

Le jour suivant, la route jusqu'à Hasik qui traverse une partie des monts du Dhofar est presque aussi belle (attention aux dromadaires !). Après être montés à 700 mètres d'altitude, on rejoint le Khor Sank où coule le wadi Suneik, petite oasis rocailleuse à l'ombre des palmiers accessible par une courte piste. Nous n'y faisons qu'une courte pause car nous avons hâte d'arriver à Hasik et plus précisément à Dolphins Beach où il semble que nous puissions voir des dauphins.

Fagharah - Hasir, une autre belle route

Khor Sanq - wadi Suneik

Dolphins Beach - Djebel Samban nature reserve

Effectivement, arrivés sur place, on scrute la mer et après quelques minutes d'observation, on aperçoit les dauphins. Ils sont, une bonne quinzaine, à quelques mètres de la plage. En se mettant à l'eau, on peut les approcher à moins de 2 ou 3 mètres. C'est magnifique ! Tout l'après-midi, ils font des allers-retours devant nous et dans la soirée, ils nous quittent. Le lendemain, alors que nous avons prévu de rester pour en profiter encore, ils ne sont pas là. On aperçoit un seul dauphin dans la soirée. Ce n'est que le surlendemain qu'ils reviennent aussi nombreux et proches de nous que le premier jour.  

Nage avec les dauphins - Dolphins Beach

On quitte cependant l'endroit et on part en direction de Salalah, la capitale de la région du Dhofar, la 2ème plus grande ville d'Oman. En route, on passe par Mirbat. On s'arrête devant le tombeau de Bin Ali (descendant du gendre du prophète Mahomet), petit bâtiment blanc surmonté de 2 dômes puis on va se restaurer sur le port où l'on nous sert, à chacun, 3 assiettes de thon grillé, thon au curry et riz pour seulement 1 rial (moins de 2.50€). Plus on avance, moins c'est cher et toujours aussi bon et copieux. L'avantage d'avoir des cuisiniers indiens (la population omanaise est à plus de 40% immigrée et en grande partie provenant d'Inde ou du Pakistan). Après Mirbat, on fait un détour jusqu'au wadi Darbat. A part quelques cascades, rien qui ne nous donne envie d'y rester.

Bergères - Dhofar

Mirbat

Nous arrivons à Salalah en début d'après-midi. Nous traversons le quartier d'Al Balid au milieu des plantations de cocotiers et de bananiers et l'on s'arrête au musée Francikincense Land (Terre d'Encens) situé sur le site archéologique de Zafar, ville du XIème siècle dont le port assurait l'expédition de l'encens, la richesse de la région à cette époque. Si les ruines ne nous paraissent pas très passionnantes à visiter, nous trouvons intéressant le musée qui retrace l'histoire d'Oman et celle de l'encens. Nous restons à Al Balid pour dormir sur une belle plage de sable blanc où les habitants de Salalah viennent passer la fin de l'après-midi. A l'appel de la prière qui correspond à la tombée de la nuit tout le monde déserte la plage et nous restons seuls ce qui nous assure une soirée et une nuit très calme. 

Arbre à encens - Salalah

Bivouac sur la plage d'Al Balid - Salalah

Une fois à Salalah, nous sommes à environ 150 km de la frontière yéménite à l'extrémité sud du pays. Il n'y a plus grand-chose après si ce n'est une côte sauvage absolument fantastique traversée par une route très spectaculaire. Après une cinquantaine de kilomètre, parvenus à Mughsayl où se trouvent une jolie plage et des points-de-vue aménagés où nous apercevons des tortues marines, nous continuons en direction de Fazayah. Après une quinzaine de kilomètres en épingles, nous laissons la route asphaltée pour emprunter une piste de 6 km très pentue (10%) avant d'arriver sur la plage de Fazayah ou plutôt sur les plages car, ici, on a que l'embarras du choix. C'est la plus belle plage d'Oman sans contestation possible. Malgré la relative difficulté d'accès, il y a un peu de passage, les pêcheurs, les bergers qui gardent les dromadaires, les touristes venus en excursion à la journée et quelques Omanais venus en famille ou entre amis mais cela reste très tranquille d'autant que nous avons dégoté une petite crique où nous sommes seuls... ou presque.   

Route spectaculaire entre Mughsail et Fazayah Beach

Fazayah Beach, une plage de rêve

Comme en plus le temps est idéal (ciel bleu, pas de vent, températures 30°C le jour, 22°C la nuit), nous restons ici pendant 4 jours. Là aussi, quelques dauphins viennent nous saluer au réveil. C'est vraiment le paradis.

Fazayah Beach

Le dernier jour, quelques coups de vent ont fait fuir presque tous les visiteurs d'un jour. On aurait dû se méfier... Dans la nuit, de fortes bourrasques chahutent le camping-car. Il faudrait s'en aller mais, on n'a pas envie de prendre la route en pleine nuit alors on reste. Vers minuit, le vent est trop fort et il est impossible de dormir et finalement on se déplace un peu pour trouver un abri près des contreforts de la montagne. En arrivant, il nous semble qu'il y vente moins mais il n'en est rien alors, au bout d'une heure, on se décide à partir. On remonte la piste de 6 kilomètres pour rejoindre la route. Jean l'a bien repérée car outre que c'est celle qu'on a prise à l'aller, il l'a faite en courant la veille pour s'entraîner. Même si elle n'est pas difficile, son fort dénivelé, son revêtement de cailloux et le manque de visibilité nous oblige à la prudence. Parvenus à la route asphaltée, nous roulons quelques kilomètres avant de trouver un bas-côté abrité où l'on finit notre nuit avant de repartir à Salalah le lendemain matin. Nous aurions aimé longer la côte jusqu'à la frontière yéménite mais cela n'a plus d'intérêt avec le vent qui continue de souffler fort. 

Salalah

A Salalah, nous faisons remplir notre bouteille de gaz. Notre bouteille sud-africaine n'étant pas compatible avec les bouteilles omanaises, nous devons trouver une petite usine de remplissage où l'on accepte de nous la remplir de façon artisanale. Il faut insister un petit peu auprès de l'employer indien en charge du remplissage mais, dès qu'il voit le drapeau de son pays collé sur notre camping-car et dès qu'on lui dit qu'on adore son pays (ce qui est mille fois vrai), c'est dans la poche. On fait ensuite quelques courses au supermarché puis on achète, dans la rue, des bananes et des noix de coco cultivées sur place. Après, on file. 

Cascade
Bateaux de pêche

Hasik

Puits de pétrole

Le long de la route du retour

Comme il n'existe pas de route permettant de rentrer en Arabie Saoudite depuis le sud d'Oman (ni au nord d'ailleurs mais ils y travaillent), nous sommes contraints de remonter jusqu'aux Emirats Arabes Unis pour sortir du pays. Les 2 options les plus rapides pour remonter sont soit traverser la montagne du Dhofar, soit reprendre la route côtière jusqu'à Fahgarah. Après plusieurs centaines de kilomètres, les 2 routes se rejoignent pour traverser le désert. Nous choisissons la 2ème option. C'est sans doute moins monotone et cela nous permet de nous arrêter une fois encore à Dolphins Beach pour bivouaquer. En 2 jours, on fait 329 puis 576 km. Dans le désert, il n'y a rien. Enfin pas tout à fait rien puisqu'il y a la grande richesse du pays, les puits de pétrole... La route est impeccable et il y a si peu de circulation qu'on n'est même pas fatigués après ces 2 jours de route.

Ancienne forteresse Harat al Bilad

Un peu avant Nizwa, on s'arrête visiter l'ancienne ville fortifiée d'Harat al Bilad. Une paisible balade au milieu des ruines en cours de restauration où l'on se faufile de maison en maison. Cette cité vieille de plusieurs centaines d'années, a été désertée par ses habitants, le dernier étant parti en 1988. En apercevant les belles maisons qu'habitent désormais les Omanais, modernes, luxueuses et spacieuses, on comprend pourquoi ils ont fui la vétusté de cette ancienne ville.

Village abandonné de Ghul

Après la visite, on prend la direction de Ghul. Au début de notre séjour, arrivés au pied du Djebel Shams, nous avions fait demi-tour avec l'intention de monter cette montagne plus tard et à pied par un autre versant. A partir de Ghul, il existe un sentier de randonnée qui mène au village d'Al Kateem à 1900 mètres d'altitude. A partir de ce petit village, il y a 2 balades possibles, celle qui monte au sommet et la "Balcony Walk" qui longe la falaise au-dessus du Grand Canyon d'Arabie.   

Randonnée dans le Grand Canyon d'Arabie

Nous optons pour la deuxième et à 8h le lendemain matin, on se met en route. Pour la première partie, balisée w6a, il n'y a pas de sentier marqué, on doit marcher dans les cailloux. C'est très cassant. Pour se repérer, heureusement, c'est très bien fait ; il y a des marquages au sol tous les 10 ou 20 mètres. En même temps, ceux qui ont balisé le chemin ne se sont pas compliqués la vie, ils ont suivi la corniche et sont montés tout droit. Pas de virages, pas de lacets... Un peu avant midi, on arrive au village et on attaque la Balcony Walk (w6). C'est un sentier bien marqué, impressionnant car à flanc de falaise, mais facile. En plus c'est descendant. 

Wadi Ghul et Balcony Walk

On suit le chemin jusqu'à un petit village abandonné construit sous les rochers. C'est très surprenant d'apprendre que des familles d'agriculteurs et d'éleveurs ont vécu dans un endroit si reculé et si difficile d'accès. On ne va pas plus loin car l'heure tourne et nous devons redescendre avant la nuit et avant d'attaquer la descente, remonter les 200 mètres de dénivelé que nous venons de faire. 1200 + 200 = 1400 mètres ; ça commence à faire beaucoup pour moi alors que comme d'habitude, Jean est en pleine forme. Mais ça ne va pas durer... La descente dans les cailloux est un enfer pour les pieds, les genoux, le dos. Jean qui n'avait pas assez bu, prend un coup de chaud et n'avance plus. A 17h30, on est enfin en bas et on ne peut plus mettre un pied devant l'autre. Si on recommande la balade à la montée, on la déconseille à la descente à moins d'aimer se faire mal !

Souk aux bestiaux - Nizwa

Et pas le temps de se reposer le lendemain matin car nous devons nous lever tôt pour aller sur le marché aux bestiaux de Nizwa, un petit marché typique où on rendez-vous le vendredi matin les éleveurs et acheteurs de moutons et de chèvres. C'est aussi l'incontournable des touristes donc ça perd un peu de son authenticité mais c'est sympa à voir quand même.

Tombes millénaires d'al Ayn

Après, on allège le programme car je ne me suis pas remise de la balade de la veille ; j'ai beaucoup de fièvre. On trouve un endroit tranquille pour bivouaquer à Tanuf, dans les environs de Nizwa, dans un wadi situé juste derrière l'ancienne cité. Le lendemain, toujours pas en forme, on zappe la visite des forts de Bahla et Jabrin qu'on aperçoit depuis la route et on profite d'un petit mieux pour faire un tour jusqu'aux tombes d'Al Ayn, des tombes dont l'âge est estimé entre 4 et 5000 ans, un site qui mérite le détour ne serait-ce que pour le décor dans lequel il se trouve. Pour l'aspect culturel, comme il n'y a aucune explication sur le site, on reste dans l'inconnu. On passe une derrière nuit à Oman entre Al Ayn et Bat où se trouvent d'autres tombes de la même époque et le lendemain, on passe la frontière pour revenir aux Emirats Arabes Unis.





Emirats Arabes Unis

02.02.2020 / 08.02.2020




Le passage de la frontière n'est qu'une formalité. Arrivés aux Emirats, on trouve un médecin pour faire des examens et en attendant, on bivouaque près du Camel Souk, le marché aux bestiaux où l'on souhaite aller le lendemain matin. 

Camel souk - Al Aïn

Le marché aux bestiaux d'Al Aïn est un véritable marché avec quantité de bétail, dromadaires, chèvres ou moutons et pas de touristes. C'est un marché réservé aux professionnels et les vendeurs pakistanais n'ont pas l'air de s'en laisser compter. 

Marché aux bestiaux - Al Aïn

Au coeur d'Al Aïn, qui est une très grande ville, a été épargnée une immense oasis de palmiers datiers où nous allons faire une balade avant de trouver un endroit agréable où passer un peu de temps pour que je retrouve la forme.  

Oasis d'Al Aïn

Au pied du mont Hafeet qui domine la ville, l'immense parc aménagé Green Mubazzarah est idéal pour passer quelques temps. Tandis que je peine à faire quelques pas, Jean attaque la montée du djebel en courant, un peu plus de 770 mètres de dénivelé... Lui a bien récupéré de la randonnée.

Montée du Djebel Hafeet

Après 2 jours de sur-place et après avoir retrouvé la forme, on reprend la route en direction d'Abu Dhabi où on passe une dernière journée à la plage. A notre arrivée à Abu Dhabi, nous dormons près de la Corniche, comme lors de notre précédente visite et le lendemain, dans un jardin public près de la Grande Mosquée. En se réveillant le matin, nous faisons connaissance avec un autre monde, un monde loin de tous ces signes de richesse que nous ne cessons de voir partout aux Emirats. Nous faisons connaissance avec des Népalais qui dorment dans des tentes et cours dès qu'une voiture s'arrête pour aider les passager à porter leur pique-nique en échange d'un pourboire. A force de voir les richesses, on en avait oublié la pauvreté et on s'était presque imaginés un monde idéal où tout le monde profitait du système, les Emiratis disposant d'une main d'œuvre qualifiée et plus ou moins bon-marché et les immigrés trouvant une opportunité de travail et une certaine prospérité qu'ils n'auraient pas dans leur pays.  

On quitte Abu Dhabi en direction de l'Arabie Saoudite en faisant une pause à Mirfa avant de passer la frontière de Thaba le lendemain matin. 



Oman

 Oman s'annonçait comme des vacances et ce fut de belles vacances. Ce pays aux infrastructures à la fois "nature" et modernes se visite en toute autonomie, en toute liberté et en toute sécurité, ce qui convient parfaitement à un voyage en camping-car. La diversité des paysages (montagnes, rivières, déserts et plages) et des monuments est telle que l'on ne s'y ennuie jamais. Quel pays offre la possibilité de se baigner dans une rivière le matin, de dormir dans les dunes de sable le soir et de nager le lendemain matin avec des dauphins ? Pour les amateurs de 4x4, le pays offre aussi quelques belles pistes et pour ceux qui aiment randonner, de jolies balades. N'oublions pas non plus les Omanais qui nous ont accueillis à bras ouverts. Avant de passer la frontière, alors que nous sortions d'un supermarché, nous avons trouvé un message sur le pare-brise du véhicule : "Thank you to visit Oman. Good luck. Any help call me" (Merci de visiter Oman. Bonne chance. Si vous avez besoin d'aide, appelez-moi), signé Mr Ali.


Page 28 sur 31